Les prescriptions d'opiacés à fortes dosea ont augmenté de 23% au Canada entre 2006 et 2011, en dépit des directives cliniques recommandant que la plupart des patients évitent les doses élevées de ces médicaments, selon une étude publiée dans la revue Canadian Family Physician. Le Canada et les États-Unis ont les plus hauts niveaux de prescription d'opiacés dans le monde.

L'étude, réalisée par Tara Gomes et ses collègues du St. Michael’s Hospital et de l'Institute for Clinical Evaluative Sciences (ICES), montre que les prescriptions sont passées de 781 unités pour 1000 habitants à 961.

L'Ontario et le Québec ont affiché les taux les plus élevés et les plus faibles avec, respectivement, 1 382 unités dispensées pour 1000 personnes et 368 unités respectivement.

Les différences entre les provinces peuvent être expliquées par plusieurs facteurs dont les remboursements par les régimes d'assurance-médicaments publics, la formation des médecins et le marketing des compagnies pharmaceutiques, notent les chercheurs.

Les comprimés d'oxycodone (OxyContin, OxyNEO) représentaient la moitié (49 %) de ces médicaments, suivis par ceux de morphine (24 %) et d'hydromorphone (18 %) et par les timbres de fentanyl (9 %).

Les doses d'opioïdes équivalant à 200 mg de morphine par jour sont considérées comme des "doses à surveiller", selon les lignes directrices de pratique clinique canadiennes, indiquent les chercheurs. Ces lignes directrices, adoptées en 2009, recommandent que les cliniciens examinent soigneusement les risques potentiels de dépendance et de surdose avant de prescrire une dose qui dépasse ce seuil.

"Ces résultats ont des conséquences importantes sur la santé et les politiques publiques, étant donné le risque élevé de surdose chez les personnes traitées avec de fortes doses de ces médicaments", souligne la chercheuse.

Psychomédia avec source: ICES
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