Le Japon avait besoin de 2 millions de personnes pour prendre soin des personnes âgées en perte d'autonomie en 2010 mais n'en comptait que 1,33 million. Le ministère de la santé prévoit que pour combler un besoin de 4 millions en 2025, il faudrait faire appel à 1 million de travailleurs étrangers, ce qui correspond peu à la culture du pays.

Pour résoudre le problème chronique de manque de personnel, le gouvernement mise sur le développement de robots de soins à prix abordables.

Il accorde des subventions pour aider les entreprises à développer des robots de soins à faible coût se détaillant environ 100.000 yens ($1020). Dès cette année, ces subventions atteindront 2,4 milliards de yens.

4 types de robots sont inclus dans le plan :

  • un robot motorisé pouvant aider à soulever ou déplacer les personnes âgées afin que les aidants n'aient pas à exercer autant de force physique;
  • un robot ambulatoire pouvant aider les personnes âgées à marcher par elles-mêmes;
  • un robot toilette portable auto-nettoyant qui facilite l'utilisation sécuritaire de la toilette;
  • un robot de surveillance qui peut suivre les mouvements et les allées et venues des personnes atteintes de démence.

Certaines entreprises ont déjà développé des robots humanoïdes qui peuvent lever et soutenir les patients mais ils coûtent 20 millions de yen chacun et ne sont pas largement utilisés. Le gouvernement espère que soient commercialisés des modèles à 100 000 yens dès 2016 grâce à une production de masse.

Les États-Unis et l'Europe vivent aussi une situation de manque de personnel pour prendre soin des personnes âgées, expliquait la chercheuse en gériatrie Louise Aronson de l'Université de Californie (San Francisco) dans le New York Times en juillet dernier. Et, fait-elle valoir, les robots pourraient aider à compléter les soins humains.

Imaginez ceci, écrit-elle : Puisque le robot aidant ne nécessite pas de sommeil, il serait toujours alerte et disponible en cas de crise. Pendant que la personne dormirait, le robot pourrait faire la lessive et d'autres tâches ménagères.

Quand la personne se réveillerait, le robot pourrait l'accueillir avec une voix humanoïde gentille, l'aider à sortir du lit en toute sécurité et s'assurer qu'elle soit propre après avoir utilisé la toilette. Il ferait en sorte qu'elle prenne les bons médicaments dans les bonnes doses. Au petit-déjeuner, il pourrait discuter avec elle de la météo ou des nouvelles.

Et puis, parce que la personne n'a pas une bonne vue, il lui offrirait de lui faire la lecture. Ou peut-être lui fournirait-il un affichage électronique d'un livre en gros caractères avec l'éclairage qui convient parfaitement à ses yeux affaiblis. Après un certain temps il lui dirait: "Je me demande si nous devrions prendre une pause de la lecture dès maintenant et vous habiller. Votre fille vient vous visiter aujourd'hui".

La vie de personnes âgées en perte d'autonomie et vivant de la solitude serait agrémentée, estime-t-elle.

Psychomédia avec sources: Next Big Futur, New York Times.
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