Les risques potentiellement catastrophiques pour la santé humaine que représentent les changements climatiques sont sous-estimés, estime un rapport de la Commission du Lancet sur la santé et le changement climatique publié le 23 juin dans The Lancet.

« Les changements climatiques constituent une urgence médicale », résume Hugh Montgomery, coprésident de la commission qui réunit des spécialistes européens et chinois.

« Les effets directs (...) incluent une augmentation des vagues de chaleur, des inondations, des sécheresses et des tempêtes, avec des impacts indirects incluant des menaces sur la santé des populations liées à la pollution de l’air, la propagation des vecteurs de maladies, de l’insécurité alimentaire et de la malnutrition, des déplacements et des problèmes de santé mentale. »

« L’urgence de santé publique est (...) à venir, mais elle existe déjà dans plusieurs endroits. Et le problème, c’est qu’elle va probablement se généraliser », prévient le Dr Pierre Gosselin, de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), en entrevue au Devoir.

« Il cite en exemple la sécheresse sans précédent qui touche présentement la côte ouest-américaine, la vague de chaleur meurtrière qui frappe l’Inde ou encore les problèmes de pollution de l’air récurrents que connaît la Chine », rapporte le journal. « Le problème, c’est que lorsque les problèmes vont se développer, on verra apparaître les effets dominos que cela suppose, comme les impacts sur la production alimentaire, ou encore l’immigration », fait-il valoir.

« Dans son plus récent rapport, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) soulignait aussi que les bouleversements du climat menacent directement la sécurité alimentaire de millions d’êtres humains. Les ressources d’eau potable risquent aussi d’être réduites, rapporte le journal.

Un éditorial accompagnant le rapport du Lancet rappelle qu’en 2014, pour la sixième année consécutive, les objectifs fixés de réduction des émissions de carbone nécessaires à limiter le réchauffement planétaire à 2 °C n'ont pas été atteints.

Agir contre le changement climatique représente une opportunité d’accomplir les plus grands progrès pour la santé publique au cours du 21e siècle, soulignent ces chercheurs. Par exemples, la réduction de la pollution réduit les maladies cardiovasculaires et respiratoires, les modifications des aménagements urbains favorisent l'activité physique et réduisent l'obésité et le diabète, le développement des espaces verts a des effets bénéfiques pour la santé mentale…

Psychomédia avec sources : The Lancet, Le Devoir.
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