Le Réseau FADOQ (Fédération de l’Âge d’Or du Québec), le Conseil pour la protection des malades (CPM), la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) et Me Jean-Pierre Ménard, avocat spécialisé en droit de la santé, ont dénoncé, le 23 novembre, la privatisation en douce des soins de santé dans les résidences privées pour aînés.

Le regroupement demande au gouvernement de revoir son règlement, déposé le 14 octobre, sur les conditions d’obtention d’un certificat de conformité pour ces résidences.

Le maintien de ce règlement, qui permet une médicalisation accrue de ces résidences, se traduirait, résume Le Devoir, « par l’obligation pour les résidents de payer de leur poche des soins de santé dont la qualité ne pourrait être garantie par les normes imposées aux CHSLD (...) ».

Il s'agit, s’insurge le regroupement, d'« une autre étape du désengagement de l’État face à ses aînés et d’une privatisation des services qui leur sont offerts ». Le gouvernement, souligne-t-il, a amorcé ce désengagement il y a quelques années en décidant que, pour être admis dans un CHSLD, une personne doit avoir besoin de 3 heures de soins par jour et non plus 1 h 20, plutôt que d’ouvrir de nouvelles places.

De 2009 à 2014, le nombre de places en CHSLD a chuté de 8 % alors que l’accès aux soins à domicile n’a pas été amélioré et que le nombre d’aînés ne cesse de croître. Il y a aujourd’hui 4000 personnes en attente d’une place en CHSLD.

La seule croissance, se situe du côté des résidences privées pour aînés qui offrent des soins assidus, qui sont inaccessibles à la majorité puisque le coût annuel moyen atteint 27 241 $ par année, soit près de 10 000 $ de plus que le revenu médian des femmes de 75 ans et plus, qui représentent la vaste majorité de la clientèle des résidences privées.

Ces résidences offrent actuellement près de 13 500 places privées en soins assidus ; 350 résidences ont des unités de soins et quelque 540 accueillent des aînés à risque d’errance.

Le regroupement réclame :

  • l'octroi d’un permis de CHSLD privé conventionné pour toute résidence hébergeant des personnes non autonomes afin que, d’une part, les soins soient couverts par le régime public et, d’autre part, qu’ils soient soumis aux mêmes normes que ceux des Centres d’hébergement et de soins de longue durée ;
  • « la tenue d’un vaste débat de société sur la prise en charge des aînés en perte d’autonomie (...) Il est temps que ce débat se fasse au grand jour et non derrière les portes closes du bureau du ministre ».

Psychomédia avec sources : Le Devoir, FIQ (communiqué).
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