Les traumatismes craniocérébraux légers répétitifs chez les athlètes pratiquant des sports de contact pourraient causer des pertes temporaires de connexions neuronales du cerveau, suggère une étude publiée dans l'American Journal of Pathology. Si de nouveaux chocs surviennent dans un intervalle trop rapproché pour que le cerveau ait le temps de se rétablir, les dommages neurologiques pourraient persister longtemps.

Ce type de contacts peut survenir jusqu'à 1 800 fois par saison chez les jeunes du secondaire qui pratiquent le football, soulignent les chercheurs.

Emmanuel Planel, Anastasia Noël et Mark Burns des universités Laval (Québec) et Georgetown (États-Unis) ont mené cette étude avec un modèle animal.

Ils ont, explique le Pr Planel, comparé les effets d'un choc unique et de chocs survenant une fois par jour pendant 30 jours, ou une fois par semaine pendant 30 semaines, chez des souris de laboratoire anesthésiées.

Un choc unique entraînait une diminution de 10 à 15 % des épines dendritiques, des structures qui assurent les connexions entre les neurones du cerveau. Si aucun autre choc ne survient, ces connexions étaient restaurées après trois jours de repos. Le même processus de guérison était observé lorsque les chocs survenaient à une semaine d'intervalle.

Mais la répétition quotidienne de traumatismes crâniens légers conduisait à l'accumulation des dommages et au déclenchement d'un processus inflammatoire, qui étaient toujours observables un an après le dernier choc. De plus, ces souris performaient moins bien à des tests mesurant leurs capacités neuromotrices et cognitives.

« Notre étude suggère que des dommages neurologiques peuvent survenir, même si le choc à la tête n'est pas violent », souligne le professeur Planel. Ces dommages pourraient être réparés après quelques jours de repos. Mais, la répétition trop rapprochée de chocs légers à la tête peut conduire à des dommages qui subsistent dans le temps.

Psychomédia avec source : Université Laval.
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