Dans le cadre la première rencontre nationale de la campagne « Choisir avec soin » qui s'est tenue à Toronto le 30 mars, plusieurs études présentées ont confirmé « qu'il y a bel et bien de nombreux cas de surdiagnostics au Canada », rapporte un communiqué de l’Association médicale du Québec (AMQ).

« En moyenne, c’est entre 17 % à 30 % des tests diagnostics et des interventions médicales qui ont une faible valeur, sont non nécessaires ou même préjudiciables pour la santé des patients. »

« Au Québec, l’AMQ avait évalué que ce phénomène représentait de 3 à 5 milliards de dollars dépensés chaque année pour des examens et traitements qui n’apportent rien. »

À titre d’exemples, pour l’ensemble du Canada, « près de 740 000 tests de dépistage du cancer du sein et du col de l’utérus ont été effectués auprès de femmes dont l’âge ne se situait pas dans les fourchettes recommandées. Environ 30 % des patients souffrant de maux de dos passent un scan alors qu’aucune indication ne le justifie. 18 % à 35 % des patients ayant subi une chirurgie mineure et ne présentant pas de risque élevé ont subi des tests préopératoires inutiles. Quelque 17 000 patients atteints de cancer ont également reçu un traitement n’apportant qu’une faible valeur thérapeutique, alors que 9 000 autres patients en fin de vie ont été admis dans une unité de soins intensifs, un environnement qui ne permettait pas de répondre de façon optimale à leurs besoins. »

« À chaque cas de surdiagnostic, ce sont des ressources perdues qui pourraient être réaffectées ailleurs pour le plus grand bénéfice de tous », a souligné la Dre Yun Jen, présidente de l’AMQ.

La campagne « Choisir avec soin », le volet francophone de la campagne canadienne « Choosing Wisely Canada », qui vise à sensibiliser aux conséquences de ce phénomène, fait depuis plusieurs années nombre de recommandations en matière de prévention et de remise en question des tests et procédures inutiles.

Le Québec demeure la seule province canadienne qui n’a pas de programme bien établi pour lutter contre cette mauvaise utilisation des ressources et la seule à ne pas être transparente au niveau de ses données. « Ailleurs au pays, les gouvernements et la profession médicale collaborent dans la mise en place de programmes et de partage des données afin de s’assurer que les interventions sont pertinentes et de qualité », conclut la Dre Jen.

Voyez la section destinée aux patients sur le site de la campagne Choisir avec soin.

Illustration : Source : Partenariat canadien contre le cancer.

Psychomédia avec source : AMQ.
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