Dans les otites moyennes aiguës chez l'enfant, retarder d'un ou deux jours l'utilisation des antibiotiques permet souvent de s'en passer, indique la Revue Prescrire dans son numéro de juin. Par ailleurs, l'intérêt de la ponction du tympan (la paracentèse) chez les enfants, n'est pas établi, précise-t-elle.

« Une otite moyenne aiguë est une inflammation du tympan associée à une inflammation et à un épanchement de pus de l'oreille moyenne. Elle fait presque toujours suite à une infection virale des voies aériennes supérieures. C'est une affection très fréquente chez les enfants, rare chez les adultes. »

« L'évolution d'une otite moyenne aiguë est en général rapidement spontanément favorable. Parfois, des perforations spontanées du tympan surviennent, cicatrisant en général en moins de 2 semaines.

En cas de fièvre ou de douleurs légères à modérées, le paracétamol est le médicament symptomatique de premier choix. Chez les enfants, l'intérêt de la ponction du tympan (c'est-à-dire la paracentèse) n'est pas établi.

Chez les enfants âgés de plus de 2 ans et les adultes en bonne santé par ailleurs, savoir attendre 48 à 72 heures par exemple avant l'éventuelle mise en route d'un traitement antibiotique lors d'une otite moyenne aiguë, conduit à éviter un tel traitement chez la plupart des patients. Cette stratégie réduit fortement l'utilisation des antibiotiques, facteur de développement de résistance des bactéries. Elle n'augmente pas le risque de méningite ni de mastoïdite, complications rares mais graves. Dans certaines situations, un traitement antibiotique par amoxicilline semble justifié d'emblée, notamment en cas de risque accru de complications infectieuses, chez les nourrissons âgés de moins de 6 mois, en cas d'intensité majeure des symptômes et un aspect du patient évoquant une infection grave. Un traitement antibiotique est justifié aussi en l'absence d'évolution spontanée favorable après quelques jours.

La persistance d'une douleur de l'oreille ou d'un épanchement pendant plus d'une semaine, la persistance de la fièvre ou, chez un enfant, de l'aspect malade, justifient un nouvel avis médical. »

Psychomédia avec source : Revue Prescrire.
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