Au cours de la dernière décennie, plusieurs études observationnelles ont suggéré un lien entre de faibles niveaux sanguins de vitamine D et des troubles aigus et chroniques multiples, dont le cancer, la sclérose en plaques, la polyarthrite rhumatoïde, la dépression et les infections des voies respiratoires, rapportent les auteurs de l'étude publiée dans le Journal of General Internal Medicine (JGIM).

Ces données suggèrent l'hypothèse qu'une augmentation de l'apport en vitamine D pourrait traiter et prévenir ces conditions de santé.

Mais les études observationnelles établissent des liens sans prouver qu'ils sont de cause à effet. Seules les études randomisées dans lesquelles des participants sont assignés au hasard à recevoir un traitement ou un placebo montrent un lien de causalité.

Mike Allan de l'Université d'Alberta et ses collègues ont analysé les études randomisées et les méta-analyses de ces études portant sur la vitamine D publiées jusqu'en août 2014.

Les données montrent que les compléments de vitamine D apportent un certain bénéfice pour la prévention des fractures (une réduction du risque relatif, à distinguer du risque absolu, de 10 à 15 %), en particulier à une dose plus grande 800 UI avec calcium ; un très faible bénéfice probable sur le taux de chutes bien qu'il soit moins clairement démontré ; et une possible modeste réduction du risque relatif de la mortalité sur une période donnée (réduction de 5 % du risque relatif).

Les données n'appuient pas l'utilisation de la supplémentation en vitamine D pour la prévention du cancer, des infections respiratoires et de la polyarthrite rhumatoïde.

De même, elles n'appuient pas son utilisation pour le traitement de la sclérose en plaques et de la polyarthrite rhumatoïde ou pour améliorer la dépression et le bien-être mental.

Par ailleurs, des mégadoses (plus que 300 000 UI) semblent augmenter les effets secondaires indésirables.

Une grande partie des études sont à risque élevé de biais et ont de multiples lacunes, indiquent les auteurs. « Par conséquent, l'enthousiasme pour la vitamine comme panacée doit être tempéré », concluent-ils.

L'analyse portait sur les études publiées jusqu'en août 2014. Il est ainsi possible que des études randomisées aient démontré une efficacité pour certaines conditions depuis.

Psychomédia avec source : JGIM.
Tous droits réservés