L'agence française du médicament (ANSM) a publié, le 6 juillet, un « point d'information » sur le lien entre une forme rare de cancer et le port d’un implant mammaire.

« Début 2015, peut-on lire, le groupe d’experts réunis par l’Institut National du Cancer (Inca) a conclu qu’il existe un risque, bien que rare, de lymphome anaplasique à grandes cellules associé aux implants mammaires (LAGC-AIM).

Un suivi de l'ANSM confirme ce risque et précise qu'en France, sur les 29 cas diagnostiqués à ce jour, ce risque semble plus important avec les implants texturés de la marque Allergan.

La surreprésentation de ces implants dans les cas de LAGC-AIM est également constatée dans le monde.

La maladie est en augmentation régulière en France. (En 2015, le nombre de cas déclarés était de 19 ; 10 cas supplémentaires ont ainsi été déclarés depuis. La même année, 173 cas avaient été rapportés dans le monde.)

L’ANSM a créé un comité scientifique dont les travaux ont abouti à la mise en œuvre d’études visant notamment à comprendre les mécanismes immunologiques intervenant lors du contact de la surface de l’implant mammaire avec les tissus.

« Pour les femmes porteuses d’un implant mammaire et sans signe clinique au niveau des seins, le groupe d’experts de l’Inca préconise, dans son avis du 4 mars 2015, un suivi identique à celui qui existe actuellement pour toutes les femmes et ne recommande pas de proposer une explantation préventive vis-à-vis du risque de LAGC-AIM aux femmes porteuses d’un implant mammaire quel qu’il soit. »

Des signes cliniques qui doivent inciter à consulter un médecin sont l’épanchement abondant, l’augmentation de volume, la douleur, l’inflammation, la présence d'une masse, l’ulcération (lésion de la peau) au niveau du sein. « Toute autre anomalie évoquant une complication liée à l’implant nécessite une consultation. »

« Il est recommandé de pratiquer une échographie. Si cet examen n’est pas suffisant, une IRM est préconisée en deuxième intention. »

« L’ANSM rappelle aux professionnels leur obligation d’apporter une information complète aux femmes concernées. Le choix de la pose d’un implant mammaire, que ce soit dans un contexte esthétique ou dans le cadre d’une reconstruction mammaire, doit pouvoir être évalué et décidé en connaissant les risques associés », conclut l'ANSM.

En 2015, il était estimé que 400 000 Françaises portent des implants mammaires, dont 83 % pour des motifs esthétiques et 17 % suite à une chirurgie de reconstruction.

Psychomédia avec source : ANSM.
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