Les États-Unis s'apprêtent à imiter le Canada et à interdire le pesticide bromure de méthyle dans les champs de fraises, rapporte la journaliste France Beaudoin sur le site de Radio-Canada.

Le bromure de méthyle (bromométhane) permet aux producteurs américains des rendements spectaculaires, de 3 à 5 fois supérieurs à ceux des producteurs québécois, par exemple.

L'immense succès de l'industrie californienne de la fraise repose, depuis 40 ans, sur l'utilisation de ce pesticide qui stérilise le sol, supprimant tous les agents pathogènes, les mauvaises herbes et les espèces nuisibles.

En 1987, lors de la signature du protocole de Montréal, le bromure de méthyle a été placé sur la liste des substances qui détruisent la couche d'ozone. Interdit au Canada depuis 2005, il sera prohibé aux États-Unis à compter de 2017.

Des chercheurs tentent depuis 10 ans de trouver une solution de remplacement pour le bromure de méthyle. De nouveaux engrais naturels à base de graines de moutarde ont une certaine efficacité en production biologique. Mais en production conventionnelle, es essais de produits chimiques, pesticides et fongicides qui remplacent le bromure de méthyle ont des résultats mitigés.

L'utilisation du bromure de méthyle demeurera permise dans les pépinières, où on multiplie et démarre les fraisiers. « Cela certifie que les plants sont sains et empêche l'introduction de maladies au champ, explique le vice-président Recherche et éducation à la California Strawberry Commission, Dan Legard.

Une bonne partie des fraisiers cultivés au Québec proviennent de pépinières de la Californie. Chaque printemps, le producteur de fraises Louis Gosselin, de l'île d'Orléans, reçoit quelque 800 000 plants de Californie, ce qui représente la moitié de sa production annuelle.

Selon un classement réalisé chaque année par l'Environmental Working Group américain, la fraise vient en 4e place des fruits et légumes les plus contaminés par les pesticides. (Et, contrairement aux trois fruits qui viennent en tête de liste, la pomme, la pêche et la nectarine, elle ne peut être pelée.)

Psychomédia avec source : Radio-Canada.
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