Le collectif de médecins Cancer Rose explique dans la vidéo « Mammo de dépistage, oui ou non » pourquoi faire radiographier ses seins tous les 2 ans à partir de 50 ans ne va pas de soi alors que de son côté, le ministère de la Santé « prend timidement en compte les critiques », rapporte l'organisation française de défense des consommateurs UFC-Que Choisir.

Ce petit film de 8 minutes, fait avec les moyens du bord, financé via une plateforme participative, « a le mérite de remettre les choses à leur place », estime l'UFC.

Il relève le défi d’expliquer, chiffres à l’appui, pourquoi participer au dépistage organisé comme recommandé, ne va pas de soi.

UFC-Que Choisir poursuit :

« C’est une radiologue, Cécile Bour, qui, dans la vidéo, s’applique à détailler les très faibles avantages du dépistage organisé – une vie rallongée pour 2 000 femmes dépistées pendant 10 ans – et les inconvénients majeurs qu’il comporte : sur ces 2 000 femmes, 10 femmes seront traitées inutilement, y compris par mastectomie, sur la base d’un surdiagnostic, et 200 femmes subiront une fausse alerte. Sans compter les effets délétères des rayons reçus à chaque examen.

En présentant son film, le collectif Cancer Rose a rappelé que le dépistage ne repérait pas les cancers les plus agressifs, ceux qui se développent si vite qu’ils passent à travers les mailles du filet. On les appelle d’ailleurs les cancers “de l’intervalle”. A contrario, ce sont les petits cancers d’évolution lente qui sont détectés au dépistage, qui, pour certains, auraient régressé sans traitement. Ceux-là peuvent parfaitement être pris en charge sans dépistage systématique, au moment où la femme sent une grosseur dans son sein, et traités dans un cadre classique.

Il semble que, peu à peu, les autorités commencent à être sensibles aux vérités statistiques : un rapport remis à l’Institut national contre le cancer (INCa) en septembre dernier prône une refonte du dépistage en fonction de la controverse scientifique sur son efficacité. Reste que les propositions du président de l’INCa à la ministre de la Santé, dans une lettre du 16 septembre, n’augurent rien de bon : il refuse tout net l’hypothèse d’un abandon du programme de dépistage, préférant recommander une “rénovation” du programme de dépistage, en “l’inscrivant dans une logique plus individualisée du parcours de santé, prenant appui sur le médecin généraliste”. »

Plus d'informations sur le site de Cancer rose.

Psychomédia avec source : UFC-Que Choisir.
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