Des médicaments influencent le succès des implants dentaires et potentiellement d'autres chirurgies osseuses, selon des études publiées dans le Journal of Clinical Periodontology (JCP) et la revue Clinical Implant Dentistry and Related Research (CIDRR).

La réussite d’une implantation dentaire dépend principalement de la mesure dans laquelle le tissu osseux fusionne avec la surface de l’implant, explique le Pr Faleh Tamimi de l’Université McGill et coauteur d'articles récents sur le sujet.

« Certains médicaments agissent sur le métabolisme osseux et sur les processus de guérison, de multiplication et de mort des cellules osseuses, et peuvent donc influer fortement sur la réussite d’une implantation dentaire. »

Le Pr Tamimi et ses collègues ont analysé le lien entre l'utilisation de deux classes de médicaments et l'évolution de près de 1 500 implantations dentaires chez plus de 700 personnes dans une clinique au Nouveau-Brunswick entre 2007 et 2013. Ils ont aussi mené des études chez le rat pour confirmer leurs observations.

Ces classes de médicaments étaient les bêtabloquants, une classe de médicaments utilisés pour le traitement de l'hypertension, et les médicaments contre les brûlures d'estomac.

Les médicaments bêtabloquants favorisaient le succès de l'implantation : le taux d’échec chez les personnes en prenant était de 0,6 % comparativement à 4,1 % chez celles n'en prenant pas.

« Nous avons entrepris cette étude précisément parce que nous savions que les bêtabloquants pouvaient stimuler la formation osseuse », précise le chercheur. « Toutefois, nous ne nous attendions pas à une différence aussi nette. » Il faudra mener des études supplémentaires, notamment des études randomisées, pour confirmer ces résultats.

Au contraire, les médicaments contre les brûlures d'estomac étaient associés à un taux d'échec plus élevé : 6,8 % comparativement à 3,2 %.

« Les scientifiques savaient déjà que les médicaments contre les brûlures d’estomac réduisaient l’absorption du calcium dans les os et augmentaient le risque de fracture », explique le chercheur. « Mais nous ne nous attendions pas à des effets défavorables aussi marqués. Nous devrons poursuivre nos travaux pour déterminer les doses appropriées de ces médicaments et les périodes durant lesquelles il faut les éviter. »

Ces travaux peuvent « avoir des implications pour les interventions orthopédiques telles que le remplacement de la hanche ou du genou, parce que les mécanismes de formation, de résorption et de guérison osseuses sont les mêmes partout dans l’organisme », souligne le chercheur. « Nos travaux d’implantation chez le rat suggèrent que c’est en effet le cas. »

Des études ont aussi suggéré que les antidépresseurs augmentent le taux d'échec des implants.

Psychomédia avec sources : Université McGill, JCP, CIDRR.
Tous droits réservés