Le Viperfav, antivenin contre les morsures de vipère produit par Sanofi, est en rupture de stock en France, a indiqué l'Agence du médicament (ANSM) le 19 mai.

Le Viperfav est utilisé pour le traitement des envenimations (grade II ou III) (1) par les vipères européennes (vipera aspis ou vipère aspic, vipera berus ou vipère péliade, vipera ammodytes), « chez les patients qui présentent un œdème rapidement extensible et/ou l'apparition de signes systémiques : vomissements, diarrhée, douleurs abdominales, hypotension ».

L'ANSM prône le dépannage intercentre hospitaliers et la prolongation de la date de péremption des unités disponibles à fin septembre 2017.

L'agence spécifie aussi que « l'administration d'une dose unique de Viperfav est généralement suffisante et permet une amélioration clinique significative dans les 5 heures » et « l’avis d’un toxicologue est recommandé pour déterminer s’il est nécessaire d’administrer une dose supplémentaire ».

À titre exceptionnel et transitoire, le médicament Viperatab, initialement destinée au marché du Royaume-Uni (dont la notice est en anglais et la posologie est différente), est également mis à la disposition des hôpitaux.

« Il n'y a plus beaucoup d'antivenin pour tout Paca, les lots qui restent risquent de ne pas suffire », a indiqué à l'AFP la docteure Audrey Boulamery, du centre antipoison de Marseille. « Il va falloir gérer des retards de traitement des personnes mordues », a-t-elle estimé.

En France métropolitaine, les morsures graves de serpents sont principalement dues aux vipères qui sont le seul reptile venimeux vivant en liberté en France, indique le site de l'Assurance maladie.

« Une fois sur deux environ, le serpent venimeux n’injecte pas son venin. Dans ce cas, on parle de morsure sèche : elle n’engendre que des symptômes locaux. En cas d'injection de venin, des symptômes généraux apparaissent et leur importance dépend de la dose de venin présente dans l’organisme. »

« Dans tous les cas de morsure, ne prenez pas de risque et appelez les secours », conseille l'Assurance maladie. « Contactez au plus vite les urgences et essayez de calmer la victime : plus elle sera agitée, plus vite le venin se propagera dans son corps. Contrairement aux idées reçues, ne cherchez surtout pas à aspirer le poison ou à poser un garrot. »

Lors de promenades en nature, pourquoi ne pas porter des chaussures montantes et un pantalon, ce qui protège aussi, notamment, des morsures de tiques.

(1) Grade II : œdème régional extensif s'étendant au membre mordu avec ou sans signes généraux (vomissements, diarrhée, hypotension artérielle) ; grade III : œdème étendu au-delà du membre mordu, atteignant le tronc, associé à des signes généraux sévères (collapsus prolongé, état de choc, vomissements, diarrhée, saignements).

Psychomédia avec sources : ANSM, ameli.fr, AFP (Le Parisien).
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