Le patient qui a été dans un état de conscience minimale après avoir été sorti d'un état végétatif par une stimulation électrique du nerf vague était décédé depuis plusieurs mois lorsque les résultats du traitement ont été rendus publics la semaine passée, révèle Le Monde.

Le patient, Guillaume T., âgé de 35 ans, a été victime d'un accident de la route et était dans un état végétatif depuis 15 ans.

« En juin, alors qu’il faisait très chaud, a rapporté la mère, il a fait une infection qui s’est aggravée en quelques jours » et a mené au décès.

Les résultats de l'intervention, réalisée par une équipe du CNRS de l'Université de Lyon et les Hospices Civils de Lyon, ont été publiés dans la revue Current Biology.

La révélation que les chercheurs ont caché le décès, alors même qu'ils étaient questionnés sur l'évolution du patient, survient dans un contexte où l'intervention est controversée. « L’intérêt pour ce malade est discutable », estime par exemple le professeur Louis Puybasset, chef du département d’anesthésie-réanimation de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, relayé par La Croix. « Les effets d’une telle stimulation améliorent-ils réellement sa qualité de vie ? »

Pourquoi ne pas avoir révélé le décès ?

« Nous en avions discuté avec la famille. Ensemble, nous avions pensé, à tort, que cela allait entraîner un amalgame entre la stimulation et le décès », a expliqué le professeur Jacques Luauté, qui suivait Guillaume T. depuis plusieurs années dans son service de réadaptation neurologique. « On était arrivés à la conclusion que ce décès, sans lien avec l’expérimentation, était un événement familial intime. C’était une erreur, car il était évident qu’on nous demanderait ce que ce patient était devenu. »

Notons deux sérieux problèmes dans cette déclaration :

  1. Pourquoi ne pas laisser la communauté scientifique juger de l'existence potentielle, ou non, d'un lien entre le traitement et le décès ?

  2. Ainsi, si les scientifiques ne risquent pas de se faire prendre, ils peuvent cacher des faits pertinents ?

Psychomédia rapportait récemment que suite à des découvertes récentes sur les interactions entre le système nerveux et le système immunitaire, des chercheurs visent à influencer l'activité de ce dernier au moyen d'implants de stimulation électrique du nerf vague. (Ils visent à développer des traitements de maladies auto-immunes.)

Psychomédia avec sources : Le Monde, La Croix
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