Plusieurs cas d’effets indésirables liés aux compléments alimentaires contenant de la spiruline ont été rapportés à l’Agence française de sécurité de l'alimentation (Anses) ou publiés dans des revues scientifiques, indique l'Agence dans un avis publié le 30 novembre.

« La spiruline (une cyanobactérie présentée généralement à la vente sous forme de poudre) est un aliment traditionnel ancien consommé dans plusieurs pays. »

« En France, on retrouve des préparations à base de spiruline sur le marché sous forme d’aliment courant (seul ou comme ingrédient) ou sous forme de complément alimentaire revendiquant divers bienfaits pour la santé. »

Les doses consommées dans les cas d'effets indésirables rapportés ne sont pas connues avec précision et « les effets rapportés sont très variés : troubles digestifs, allergie, atteintes musculaires ou hépatiques… »

« Au regard des études disponibles, la spiruline ne semble pas présenter de risque sanitaire à de faibles doses (jusqu’à plusieurs grammes par jour chez l’adulte). » Néanmoins, les effectifs (nombre de participants) des études épidémiologiques disponibles « sont trop faibles pour mettre en évidence des effets rares tels qu’une hypersensibilité individuelle ».

« Les produits contenant de la spiruline peuvent en revanche être contaminés par des cyanotoxines (microcystines notamment), des bactéries ou des éléments traces métalliques (plomb, mercure, arsenic). »

L’Agence recommande aux consommateurs de privilégier les circuits d’approvisionnement les mieux contrôlés par les pouvoirs publics : conformité à la réglementation française, traçabilité, identification du fabricant.

Elle déconseille la consommation de ces compléments alimentaires aux personnes atteintes de phénylcétonurie (maladie génétique rare liée à l’accumulation de l’acide aminé phénylalanine dans l’organisme) ou présentant un terrain allergique.

Enfin, l’Agence souligne que la spiruline ne constitue pas une source fiable de vitamine B12 pour les personnes végétaliennes. La vitamine B12 présente dans la spiruline est majoritairement sous forme d’analogue inactif.

Par ailleurs, indique-t-elle, « la consommation de 5 g/j de spiruline (quantité maximale préconisée par certains compléments alimentaires) apporte de 7 à 8,5 mg de bêta-carotène alors que la limite d’apport quotidien en bêta-carotène par les compléments alimentaires a été estimée à 7 mg/j venant s’ajouter aux apports spontanés ».

L’Agence insiste sur l’importance de la maîtrise de la qualité des eaux de production de la cyanobactérie spiruline et de la maîtrise des procédés d’obtention de celle-ci par les fabricants. Elle estime utile de mener une expertise afin d’établir un seuil en microcystines en tenant compte des autres apports alimentaires de microcystines et de la dose journalière tolérable (DJT) de 0,04 µg/kg/j fixée par l’OMS pour une exposition chronique. Par ailleurs, au regard de cette DJT, l’Anses juge nécessaire de réévaluer la limite en microcystines fixée à 1 µg/g pour les compléments alimentaires contenant de l’algue Klamath.

Végétalisme : éviter la carence en vitamine B12

Psychomédia avec source : Anses
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