Une plainte contre X a été déposée, le 15 février, auprès du parquet de Paris par 152 malades et l’association Lyme Sans frontières, rapporte L'OBS.

Depuis des années, les associations de malades demandent que soit reconnue la forme chronique de la maladie de Lyme et dénoncent la non-fiabilité des tests de diagnostic, notamment le test Elisa utilisé en première intention.

Dans cette plainte, les avocats Catherine Faivre et Julien Fouray pointent la responsabilité des autorités sanitaires, notamment le Centre national de référence (CNR) des Borrélioses de Strasbourg et son directeur, Benoît Jaulhac, pour :

  • « violation du principe d’indépendance des experts,
  • constitution d’abus de bien social et recel,
  • corruption active/passive ou voie de fait pour obtenir un certificat inexact,
  • trafic d’influence passif par une personne exerçant une mission de service public et recel,
  • mise en danger délibérée d’autrui et blessures involontaires ».

Le CNR et son directeur sont invités à s’expliquer sur le fait d’avoir « développé des liens étroits de collaboration avec les laboratoires fabricants des tests de dépistage, lesquels constitueraient alors un conflit d’intérêt par nature ».

« Ils auraient notamment participé à la rédaction d’une plaquette informative et commerciale sur le diagnostic et la prise en charge de la maladie de Lyme pour le compte du laboratoire Biomérieux » qui est le principal fabricant des tests Elisa.

« Ces collaborations ne seraient pas isolées, elles ne feraient l’objet, pour certaines d’entre elles, d’aucune déclaration publique d’intérêts. Elles seraient donc sciemment dissimulées. »

Ces omissions auraient permis à Benoît Jaulhac « de contourner les procédures de contrôle et d’intégrer en qualité d’expert le groupe de travail élaborant le nouveau Protocole national de diagnostic et de soin (PNDS) dans le cadre du Plan national de lutte contre la maladie de Lyme ».

La plainte pointe aussi la responsabilité de l’Agence du médicament (ANSM) qui « aurait péché par négligence » en laissant utiliser ces tests.

Les avocats, qui comptent réunir à terme environ 300 plaignants, ont précédemment « entamé des procédures en responsabilité civile contre cinq laboratoires (DiaSorin, BioMérieux, Siemens, Euroimmun et Bio-Rad) afin d'obtenir des dommages et intérêts », précise Le Figaro. Ils les accusent de ne pas avoir suffisamment informé le public sur le manque de fiabilité des tests de diagnostic qu'ils commercialisent. Ces procédures, toujours en cours, « ont permis de réunir des éléments sur les possibles conflits d'intérêts et collusions entre des responsables des autorités sanitaires et les fabricants », a expliqué Me Faivre.

Pour plus d'informations sur la maladie de Lyme, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : L'OBS, Le Figaro.
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