Des symptômes graves et persistants apparaissent dans certains cas après le traitement de la maladie de Lyme, confirme une étude américaine publiée dans la revue Frontiers in Medicine.

John N. Aucot, directeur du Johns Hopkins Lyme Disease Clinical Research Center, et ses collègues ont mené cette étude avec 61 personnes rencontrant les critères du « syndrome post-traitement de la maladie de Lyme » (SPTML) et 26 personnes en santé.

Ce syndrome est défini par l'Infectious Diseases Society of America comme étant « le développement d'une fatigue importante, de douleurs musculo-squelettiques généralisées et/ou de troubles cognitifs qui surviennent dans les six mois suivant l'achèvement d'une antibiothérapie pour la maladie de Lyme documentée par un médecin et qui durent au moins six mois ».

Entre le groupe atteint de SPTML et le groupe en santé, il y avait peu de différences cliniquement significatives dans les résultats des examens physiques et des tests de laboratoire, sauf une incapacité anormale à percevoir les vibrations chez certaines personnes atteintes de SPTML. La diminution des sensations de vibration est un marqueur d'atteinte neurologique qui a été observé dans d'autres études sur la maladie de Lyme.

« Nous n'avons trouvé aucun véritable marqueur objectif du SPTML dans ces tests cliniques disponibles », dit le chercheur.

Mais il y avait des différences significatives dans les résultats des questionnaires. Les symptômes suivants étaient sévères chez une proportion des participants atteints du SPTML alors qu'aucun du groupe contrôle n'avait de symptômes sévères :

  • fatigue sévère : 50 % ;
  • douleur sévère : 28 % ;
  • troubles cognitifs sévères : 23 % ;
  • troubles du sommeil : 32 % ;
  • douleur sévère au cou : 8 % ;
  • engourdissement et picotement sévères des mains ou des pieds : 10 % ;
  • irritabilité sévère : 8 % ;
  • lombalgie sévère : 3 % ;
  • céphalées sévères : 17 %.

19 symptômes étaient significativement plus sévères chez les participants ayant un SPTML que chez les témoins.

Ces symptômes, souligne le chercheur, semblent refléter les scores significativement plus élevés de dépression et plus faibles de qualité de vie liée à la santé.

Ces résultats suggèrent qu'il est possible de diagnostiquer le SPTML, même sans marqueurs objectifs de laboratoire ou d'examen, en examinant soigneusement et minutieusement les symptômes, souligne Kathleen Bechtold, coauteure.

Une identification plus précise des patients atteints de la PTLDS contribuerait grandement à améliorer le diagnostic et les soins et, éventuellement, à permettre des études futures sur des thérapies spécifiques. À cette fin, Aucott et son groupe analysent actuellement les résultats des tests cognitifs et les échantillons de sang des patients ayant participé à l'étude afin de rechercher des biomarqueurs qui n'ont pas été examinés dans l'étude initiale.

Selon les Centers for Disease Control and Prevention (CDC), environ 300 000 personnes aux États-Unis reçoivent chaque année un diagnostic de la maladie de Lyme. Parmi ceux qui ont été diagnostiqués et traités selon les normes, les études ont rapporté des proportions de 5 à 30 % atteints d'un SPTML, rapportent les chercheurs. Dans la présente étude, des facteurs de risque tels qu'un retard du diagnostic et l'exposition à des antibiotiques inappropriés et à des stéroïdes avant le traitement approprié étaient observés chez plus de la moitié des participants atteints de SPTML.

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Psychomédia avec sources : Johns Hopkins Medicine, Frontiers in Medicine.
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