L’Agence nationale française de sécurité de l'environnement et du travail (Anses) a été saisie par les ministères responsables de la santé et du travail afin d’évaluer le bénéfice potentiel du port d’un masque dit « antipollution » pour la population générale et en particulier les personnes les plus sensibles et certaines populations particulièrement exposées.

L’expertise de l'agence montre une « insuffisance de données disponibles attestant d’un bénéfice pour la santé ».

« L’efficacité d’un masque dépend de sa conception, des performances du filtre dont il est équipé, et d’autres paramètres tels que son adaptation à la morphologie de l’utilisateur. Ainsi, si l’efficacité d’un masque testé en laboratoire peut s’avérer élevée, elle ne reflète pas pour autant l’efficacité en conditions réelles d’utilisation par la population en général.

En effet, l’efficacité diminue du fait d’un mauvais ajustement au visage, du manque d’entretien du masque, de l’absence d’information et de formation de l’utilisateur, d’une activité physique intense, etc. Si ces écarts peuvent être plus ou moins maîtrisés en milieu professionnel grâce à la formation aux gestes d’hygiène et de sécurité, cette maîtrise n’est pas garantie pour le grand public.

Par ailleurs, la plupart des masques dits “antipollution” recensés sur le marché français sont conçus pour protéger des particules présentes dans l’air ambiant et ne protègent pas contre les substances présentes à l’état gazeux. »

L’expertise conclut à l’insuffisance de données disponibles, notamment en conditions réelles d'utilisation, pour attester d’un bénéfice sanitaire pour le grand public.

En outre, « le port d’un masque dit “antipollution” peut donner un faux sentiment de protection à son utilisateur et entrainer des comportements conduisant éventuellement à une surexposition aux polluants dans l’air ».

L’Agence ne recommande donc pas aux pouvoirs publics d’encourager le port de tels dispositifs.

Elle recommande « une meilleure information de la population, en particulier des personnes sensibles, sur les comportements à adopter pour limiter l’exposition quotidienne à la pollution de l’air ».

Elle recommande également aux pouvoirs publics « d’assurer une information spécifique sur les risques potentiels pour la santé auprès des voyageurs et des personnes expatriées dans certaines régions du monde où les niveaux de pollution de l’air ambiant sont particulièrement élevés ».

Pour plus d'informations sur la pollution atmosphérique et la santé, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec source : Anses.
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