L’Agence nationale française de sécurité sanitaire de l'alimentation (Anses) a été saisie par le ministère de la Santé afin de faire un état des lieux sur les allergies alimentaires en France et de proposer des orientations d'action.

L’agence souligne que les données disponibles actuellement ne permettent pas de déterminer l’évolution de la prévalence de ces allergies.

Les données d’incidence, notamment des réactions allergiques graves, sont insuffisantes pour être représentatives de la situation nationale.

Sur les 1951 signalements d’anaphylaxie sévère, c’est-à-dire de réactions allergiques graves, reçus par le Réseau d’Allergo Vigilance (RAV) entre 2002 et 2017, 1283 cas (soit près de 66 %) impliquent un des 14 allergènes de mention obligatoire (listés dans l’Annexe II du règlement européen n° 1169/2011) :

  1. Fruits à coque (289 ; 14,8 %) ;
  2. Arachide (260 ; 13,3 %) ;
  3. Céréales contenant du gluten (138 ; 7,1 %) ;
  4. Crustacés (135 ; 6,9 %) ;
  5. Lait de vache (82 ; 4,2 %) ;
  6. Céleri (72 ; 3,7 %) ;
  7. Mollusques (57 ; 2,9 %) ;
  8. Soja (56 ; 2,9 %) ;
  9. Farine de lupin (51 ; 2,6 %) ;
  10. Sésame (51 ; 2,6 %) ;
  11. Œuf de poule (48 ; 2,5 %) ;
  12. Poisson (34 ; 1,7 %) ;
  13. Moutarde (5 ; 0,3 %) ;
  14. Sulfites - métabisulfites.

Les signalements reçus par le RAV ont permis d’identifier des allergènes émergents. Ceux-ci présentent un risque d’anaphylaxies parfois plus élevé que certains des 14 allergènes de mention obligatoire. Voici les principaux (qui totalisent 333 cas).

  1. Sarrasin (59 ; 3,0 %) ;
  2. Lait de chèvre ou brebis (60 ; 3,1 %) ;
  3. Kiwi (34 ; 1,7 %) ;
  4. Pignon de pin (27 ; 1,4 %) ;
  5. Alpha-galactose (25 ; 1,2 %) ;
  6. Lentille (17 ; 0,9 %) ;
  7. Pois (8 ; 0,4 %) ;
  8. Banane (16 ; 0,8 %) ;
  9. Avocat (11 ; 0,6 %) ;
  10. Pêche (14 ; 0,7 %) ;
  11. Figue (13 ; 0,7 %) ;
  12. Mangue (13 ; 0,7 %) ;
  13. Carotte (13 ; 0,7 %) ;
  14. Pomme (12 ; 0,6 %) ;
  15. Anisakis (11 ; 0,6 %).

L’Anses recommande la mise à jour régulière de la liste des allergènes alimentaires qui doivent être signalés afin de mieux prévenir le risque d’allergie grave.

Elle recommande aussi la mise en place d'un guide de bonnes pratiques destiné aux médecins afin d’améliorer la prise en charge et le suivi des personnes allergiques au-delà des centres spécialisés.

En matière d’information des consommateurs, il est essentiel de rendre accessibles les éléments d’information aux personnes allergiques pour les repas pris hors foyer. Des dispositions existent en Europe pour la restauration collective ou commerciale.

L’expertise a également conduit à identifier un risque accru pour les personnes allergiques lors des repas pris à l’occasion de déplacements à l’étranger. Dans ce sens, l’Anses propose la rédaction d’un guide spécifique aux personnes allergiques souhaitant voyager à l’étranger ou prendre l’avion.

Cet avis ne traite que des allergies alimentaires (IgE dépendantes). Les intolérances alimentaires ne sont pas abordées.

Certains fruits et légumes qui figurent dans ces listes sont liés à des allergies croisées.

Pour plus d'informations sur les allergies alimentaires, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec source : Anses.
Tous droits réservés