Le procès du Mediator (benfluorex), ayant causé plus de 2000 morts en France selon des estimations, s'ouvre le 23 septembre au tribunal de grande instance de Paris, 10 ans après son retrait du marché.

La revue Prescrire publie un dossier d'explication. L'association de défense des consommateurs UFC-Que Choisir publie également un rappel des faits.

Le Mediator, commercialisé pendant 33 ans depuis 1976, a été prescrit à plus de 5 millions de Français. Il aurait causé au moins 2000 morts. Des milliers de personnes sont lourdement handicapées.

Les laboratoires Servier sont poursuivis pour tromperie, tromperie aggravée, escroquerie, blessures et homicides involontaires et trafic d’influence.

L'Agence française du médicament est poursuivie pour « homicides involontaires par négligence » et des « blessures involontaires par négligence ».

Le Mediator est un amphétaminique, ayant été autorisé pour des indications liées aux troubles métaboliques, en particulier le diabète, qui a des effets « coupe-faim » (anorexigènes).

« Le tribunal examinera de près les stratégies mises en place par l’industriel français pour camoufler les propriétés réelles de son produit afin de le maintenir sur le marché, pendant que les autres molécules anorexigènes de la même famille comme l’Isoméride ou le Pondéral étaient retirées du marché dans les années 90 », explique UFC-Que Choisir.

L'association rapporte que « les parties civiles, dont l’UFC-Que Choisir, seront près de 4 000 à demander réparation de leur préjudice. Beaucoup de victimes ont choisi d’autres voies de réparation : 3 600 ont été indemnisées par l’Office national d’indemnisation des accidents médicaux (Oniam) pour un total de 115,9 millions d’euros facturés aux laboratoires Servier. Certaines ont obtenu gain de cause au civil devant le tribunal de grande instance de Nanterre. »

Prescrire vient également de publier un livre : « Les visages du Médiator ». « C'est en sortant du cinéma où il venait de voir “La Fille de Brest”, adaptation du livre d'Irène Frachon, que Marc Dantan, photographe, a eu l'idée de réaliser des portraits de victimes du Mediator en France, en espérant que “mettre des visages dans la lumière permettrait peut-être de prendre conscience de leur souffrance, silencieuse”.  »

Pour plus d'informations, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec source : UFC-Que Choisir.
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