La pollution atmosphérique augmente le risque de sévérité de la rhinite, selon une étude française à paraître dans le Journal of Allergy and Clinical Immunology.

La rhinite peut être d’origine allergique et/ou associée à l’asthme, mais elle peut aussi être indépendante des deux, précise le communiqué de l'Institut national français de la santé et de la recherche médicale (Inserm).

Selon les études épidémiologiques et les pays, entre 20 à 50 % des individus seraient sujets à la rhinite.

La rhinite, qui peut affecter de façon importante la qualité de vie et réduire les performances scolaires ou professionnelles, se manifeste par des éternuements, un nez bouché ou qui coule ou encore des démangeaisons, indépendamment d’un rhume, souligne le communiqué. Des symptômes qui peuvent altérer le sommeil, l’humeur…

Emilie Burte et Bénédicte Jacquemin ont, avec leurs collègues de l'Inserm, étudié l'association entre cette maladie et la pollution en analysant les données de deux cohortes, une française et une européenne, totalisant 1 408 personnes âgées de 52 ans en moyenne, vivant dans 17 villes européennes, qui déclaraient avoir présenté une rhinite au cours des douze derniers mois (entre 2011 et 2013).

Le score de sévérité de la rhinite était mis en relation avec les niveaux de pollution sur les lieux de résidence des participants, obtenus grâce au projet ESCAPE dans lequel les taux d’azote (NO2), de particules fines de diamètre inférieur à 10 et à 2,5 µm (PM10 et PM2,5), ainsi que la densité et l’importance de la circulation automobile ont été modélisés dans plusieurs villes européennes.

Une association entre pollution à long terme et sévérité de la rhinite a été constatée :

  • avec les particules fines PM10 et PM2,5, il existe un « effet dose » : plus la concentration en particules augmente, plus la sévérité de la rhinite augmente ;

  • il existe une association significative entre concentration de NO2 et sévérité de la rhinite ; cette association n'est pas « dose-dépendante », mais les individus les plus exposés à cette pollution ont en moyenne une rhinite plus sévère que ceux qui le sont moins ;

  • aucune association n’a été retrouvée entre trafic automobile et sévérité de la rhinite, alors que celui-ci est fortement émetteur de particules fines ; cette contradiction pourrait s’expliquer par un problème méthodologique de recueil des données du trafic, estiment les auteurs.

« Ces associations sont plus fortes chez les personnes présentant une rhinite non allergique et non asthmatique et décroissent fortement en cas de rhinite allergique ou d’asthme. “Ces résultats doivent cependant être interprétés avec précaution compte tenu des faibles effectifs dans ces deux dernières catégories. »

« Néanmoins ces différents types de rhinites ont des mécanismes physiopathologiques différents : il n'est donc pas tellement étonnant que les résultats divergent en fonction de la présence d’asthme ou de sensibilité allergique. »

« Les effets de la pollution sur la santé respiratoire pourraient interférer avec un type de rhinite et pas un autre », estime Bénédicte Jacquemin, responsable de ces travaux à l'Institut de recherche en santé, environnement et travail de Rennes.

Environ 25 % de la population souffrirait de rhinite allergique, selon l'Inserm.

Pour plus d'informations sur les allergies respiratoires et sur la pollution et la santé, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : Inserm, JACI.
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