Tandis que le gouvernement français invite à utiliser le chauffage avec parcimonie cet hiver, en ne dépassant pas les 19 degrés dans les bureaux et les habitations, « une évidence est venue se rappeler à tous : nous ne sommes pas tous égaux pendant les périodes de basses températures », rapportent les journalistes William Audureau et Romain Geoffroy dans Le Monde.

Selon des études scientifiques, il y aurait environ deux degrés de différence de confort entre les femmes et les hommes.

Le rôle des hormones

Chez les hommes, le taux de testostérone influence la thermosensation (captation de la température extérieure), ce qui explique pourquoi les hommes âgés ressentent davantage le froid que les plus jeunes, la testostérone diminuant avec l’âge.

Chez les femmes, l’œstrogène épaissit sensiblement le sang, qui ne circule pas aussi facilement jusqu’aux extrémités. Une étude a montré que la température des mains était plus basse de 1,6 °C chez les femmes que chez les hommes. L’œstrogène influe également sur le centre cérébral de la thermorégulation situé dans l’hypothalamus. (Qu'est-ce que la maladie et le syndrome de Raynaud qui se manifestent au froid ?)

Par ailleurs, la libération de progestérone durant l’ovulation participe au réchauffement de la température interne de l’ordre de 0,3 °C à 0,7 °C, rendant le corps plus sensible au froid extérieur. Un phénomène similaire s’observe chez les femmes utilisant la pilule contraceptive.

Le rôle du métabolisme

Par ailleurs, la masse musculaire (qui génère de la chaleur) influe sur le ressenti face à la température. Les femmes ont en moyenne moins de masse musculaire.

Le métabolisme de base chez les femmes, c’est-à-dire la quantité d’énergie brûlée par le corps au repos, est également plus bas que celui des hommes en dessous de 20 °C.

Les normes pensées pour les hommes

L’inconfort plus prononcé des femmes découle aussi de normes thermiques pensées par des hommes pour des hommes, soulignent les journalistes. Par exemple, une étude publiée en 2015, qu'ils relaient, montrait que la norme de climatisation dans les immeubles de bureaux est calibrée selon une formule développée dans les années 1960, en fonction du métabolisme et de l'habillement des hommes. La norme est basée sur le métabolisme d'un homme de 40 ans pesant 70 kg et portant un habit. Le métabolisme moyen des femmes, mesuré par les chercheurs, était de 20 à 32 % plus bas que la norme utilisée pour calibrer la climatisation. La différence est encore plus grande pour les femmes plus âgées puisque le métabolisme ralentit avec l'âge.

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Psychomédia avec source : Le Monde.
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