Des familles de personnes souffrant de schizophrénie demandent au gouvernement du Québec d'améliorer l'encadrement médical offert aux malades, afin d'assurer la sécurité des proches.

Selon l'Association des familles des personnes assassinées ou disparues (AFPAD), depuis 2001, au Québec, des schizophrènes violents ont assassiné

une quarantaine de membres de leurs familles.

Pierre-Hugues Boisvenu, porte-parole de l'Association, estime que ces morts auraient pu être évitées si le système judiciaire était moins complexe et permettait de forcer une personne atteinte de maladie mentale et présentant des signes de violence à suivre ses traitements.

« Il faut d'abord assurer la sécurité de ces familles-là qui ont un enfant très malade et ensuite avoir des procédures judiciaires beaucoup plus simples », indique M. Boisvenu.

Il estime que l'État doit se doter de mécanismes de suivi. « Je pense qu'il faut revoir la loi sur la Santé, faire en sorte que ces malades soient suivis de façon hebdomadaire, par une prise de sang, par exemple », indique-t-il.

L'AFPAD rencontrait des représentants du ministère de la Santé, mercredi, à Québec, afin de les sensibiliser à la nécesssité d'encadrer les malades. (Radio-Canada)

Qu'en est-il du risque que peuvent représenter les schizophrènes dans la société ?

Une analyse des recherches scientifiques sur le sujet réalisée en 1996 par Dr. Julio Arboleda-Flórez et ses collègues du Centre de collaboration de l'OMS à Calgary pour la recherche et la formation en santé mentale faisait les constations suivantes:

- chez les personnes souffrant de maladie mentale (p. ex. la schizophrénie ou la dépression) non aggravée par une toxicomanie et sans antécédents de violence ou de la criminalité, il n'y avait pas de preuves consistantes que la maladie mentale constitue un important facteur de risque de la violence ou de la criminalité;

- le plus important prédicateur de violence et de criminalité chez les schizophrènes (et les toxicomanes) est les antécédents de violence et de criminalité;

- la toxicomanie semble constituer un important facteur de risque de la violence et de la criminalité (du moins démontré chez les malades ayant déjà été hospitalisés et chez les détenus selon certaines recherches);

- les personnes atteintes de schizophrénie sont quelque peu plus susceptibles de commettre des actes violents quand elles sont dans la collectivité, particulièrement quand elles sont la proie de symptômes psychotiques;

- la plupart des incidents violents menant à une hospitalisation surviennent au domicile et comprennent des épisodes d'endommagement du mobilier ou de voies de fait sur des membres de la famille;

- les malades mentaux qui ont déjà été hospitalisés sont peut-être plus susceptibles d'être arrêtés ou violents quand ils sont libérés dans la collectivité, particulièrement s'ils ont déjà été arrêtés, qu'ils ont des antécédents violents ou qu'ils souffrent de symptômes psychotiques;

- les proches (et non le grand public) sont les victimes les plus probables des actes violents que posent des malades mentaux autrefois hospitalisés et maintenant dans la collectivité.

Sources:
- Radio-Canda
- Arboleda-Flórez, Julio, Maladie mentale et violence : Un lien démontré ou un stéréotype?, 1996, Site web de l'Agence de la santé publique du Canada.

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