Des chercheurs, dont les travaux sont publiés dans la revue NeuroImage, ont lié des symptômes spécifiques de la schizophrénie à des caractéristiques anatomiques du cerveau, supportant ainsi l'existence de sous-groupes distincts parmi les personnes ayant un diagnostic de schizophrénie.

« Cela nous donne une nouvelle façon de penser à propos de la maladie. Nous savons que les patients ayant le diagnostic n'ont pas tous les mêmes problèmes, et cela nous aide à comprendre pourquoi », dit le psychiatre Robert Cloninger.

Cloninger et ses collègues des universités de Washington à St Louis, de South Florida et de Granada ont utilisé une technique d'imagerie par résonance magnétique pour étudier l'anatomie du cerveau de 47 personnes atteintes de schizophrénie et de 26 personnes en santé.

Les schizophrènes avaient diverses anomalies dans certaines parties du corps calleux, qui est un faisceau de fibres nerveuses qui relie les hémisphères cérébraux droit et gauche et joue un rôle essentiel de communication interhémisphérique.

Des caractéristiques particulières dans trois parties spécifiques du corps calleux étaient liées respectivement :

  • aux comportements étranges et désorganisés ;
  • au discours et à la pensée désorganisée, et aux symptômes négatifs comme le manque d'émotion ;
  • aux hallucinations.

En 2014, le même groupe de recherche a montré que la schizophrénie n'était pas une seule maladie en démontrant l'existence de huit troubles génétiquement distincts, dont chacun a son propre ensemble de symptômes.

« La présente étude fournit une évidence supplémentaire que la schizophrénie est un groupe hétérogène de maladies, par opposition à une seule maladie, comme l'on pensait être le cas », soulignent les chercheurs.

Il sera important, concluent les chercheurs, que des recherches futures portent sur la façon dont des réseaux de gènes spécifiques sont liés aux caractéristiques du cerveau et aux symptômes individuels afin d'aider à adapter les traitements aux troubles spécifiques de chaque patient. Actuellement, les traitements ont tendance à être génériques, quels que soient les symptômes présentés par chaque patient individuel.

(1) Javier Arnedo, Daniel Mamah, David A. Baranger, Michael P. Harms, Deanna M. Barch, Dragan M. Svrakic, Gabriel A. de Erausquin, C. Robert Cloninger et Igor Zwir

Psychomédia avec sources : Washington University School of Medicine, NeuroImage.
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