Le médicament Lemtrada (alemtuzumab), un anticorps monoclonal fabriqué par Genzyme, filiale de Sanofi, a été autorisé par la Commission Européenne pour le traitement des formes récurrente-rémittente active de la sclérose en plaques. Il s'agit de la première autorisation internationale de ce médicament qui sera vendu dans l'Union européenne "très prochainement".

La demande d'autorisation repose, indiquait Medscape en juillet dernier, "sur les résultats de deux essais de phase 3, CARE MS I chez des patients naïfs de traitement atteints de SEP-R et CARE MS II chez les patients en échec thérapeutique."

"Les deux études ont comparé l'alemtuzumab à l'interféron bêta-1a (Rebif, EMD Serono, Inc.), et les deux ont montré que les patients qui prenaient le nouvel agent avaient moins tendance à rechuter et que le traitement ralentissait la progression du handicap. Dans CARE-MS II, par exemple, le taux de rechute a été réduit de 49% et le handicap de 42% comparé à l'interféron, avec des résultats encourageants à l'imagerie."

"Le mécanisme par lequel l'alemtuzumab agit n'est pas complètement élucidé", selon l'EMA, rapporte Medscape. "Toutefois, il semblerait que l'alemtuzumab ait des effets immunomodulateurs via la déplétion sévère et prolongée des lymphocytes B et T".

Toujours selon Medscape, "les effets secondaires les plus fréquents sont les réactions à l'injection (maux de tête, bouffées de chaleur, nausée, urticaire, démangeaisons, prurit, fièvre et fatigue), les infections des voies respiratoires hautes, les infections urinaires, la lymphopénie et la leucopénie. Des effets secondaires sur le fonctionnement de la thyroïde (hypo-, hyperthyroïdie, goître et maladies auto-immunes) ont aussi été fréquemment observés. A noter : aucun cas de Leuco-Encéphalopathie Multifocale Progressive (LEMP) n'a été rapporté avec l'alemtuzumab alors qu'avec le Tysabri®, les cas sont apparus très rapidement, dès la phase de développement."

L'alemtuzumab est aussi autorisé, sous le nom commercial de Campath, pour le traitement d'une forme de leucémie.

La vente en Europe du Lemtrada débutera en même temps que celle d'un autre médicament de Genzyme, le médicament à prise orale Aubagio (tériflunomide) qui vient également d'être autorisé en Europe. Ce dernier est déjà commercialisé aux Etats-Unis .

L'autorisation du Lemtrada représente un enjeu financier majeur. La nouvelle n'est d'ailleurs pas rapportée dans les sections Santé des médias mais dans les sections Finances et Indices boursiers. "Les potentielles retombées du Lemtrada avaient incité Sanofi à racheter Genzyme, propriétaire de la molécule, au prix fort (20,1 milliards de dollars)", rapporte Capital.fr. "A l’époque, la société de biotechnologies américaine avait estimé que les ventes annuelles du Lemtrada pouvaient atteindre 3,5 milliards de dollars (2,7 milliards d'euros). Cependant, en raison de ses nombreux effets secondaires, les spécialistes en attendent désormais seulement 700 millions de dollars, dans un marché de la sclérose en plaques estimé à 15 milliards de dollars."

Psychomédia avec sources: Le Figaro, Medscape, Capital.fr. Tous droits réservés