Sur The Conversation France, Trevor Kilpatrick, professeur de neurologie et directeur clinique du Florey Institute of Neuroscience and Mental Health en Australie, résume l'état des connaissances sur les causes de la sclérose en plaques (SEP).

La SEP une maladie auto-immune dans laquelle le système immunitaire attaque et endommage la myéline des nerfs du cerveau et de la moelle épinière.

Les gènes et différents facteurs de l'environnement jouent un rôle dans la susceptibilité à la maladie.

La génétique

« La génétique joue un rôle important dans le développement de la SEP : plus de 200 marqueurs génétiques ont été impliqués dans la maladie. Toutefois si, collectivement, les gènes identifiés peuvent représenter jusqu’à 25 % de la composante génétique du risque de SEP, chaque gène pris isolément ne représente qu’un risque faible.

Pour cette raison, il n’est pas possible d’établir un “score de risque génétique” qui refléterait précisément le risque qu’une personne court de développer la SEP. Il n’est donc pas possible de distinguer les personnes les plus à risque des autres. »

Le virus d’Epstein-Barr

Le virus d’Epstein-Barr, qui cause la mononucléose, « est fortement associé au développement de la sclérose en plaques. Si vous n’avez pas été exposé au virus, vous n’attraperez probablement pas la maladie », indique l'auteur.

« Il existe de nombreuses théories sur la façon dont le virus d’Epstein-Barr pourrait être impliqué dans la SEP. Celui-ci infecte un type de globule blanc important pour le système immunitaire. L’infection de ces cellules affecterait la réponse immunitaire, provoquant les réactions auto-immunes à l’origine de la SEP.

Mais le virus d’Epstein-Barr ne suffit pas à déclencher la SEP, puisque plus de 90 % des personnes non affectées par la SEP ont été exposées au virus. »

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La lumière du soleil

« La lumière du soleil, ou plus précisément l’exposition aux rayons ultraviolets (UV), diminue avec l’éloignement de l’équateur. Or, plus on s’éloigne de l’équateur, plus le risque de développer la SEP est élevé. »

Carte du monde de la sclérose en plaques (Atlas 2013)

« En Australie, les personnes qui vivent dans le nord du Queensland sont sept fois moins susceptibles de développer la SEP que celles qui vivent en Tasmanie.

On sait que la lumière ultraviolette a de nombreux effets sur le système immunitaire et sur notre synthèse de vitamine D. En particulier, les UV semblent avoir un impact sur l’activité immunitaire, rendant les cellules immunitaires plus tolérantes et, dans certains cas, inhibant l’activité immunitaire. »

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Les hormones

« Le fait que les femmes soient plus susceptibles de développer la SEP que les hommes pourrait être lié à des différences hormonales.

On sait en effet que l’activité de la maladie diminue pendant la grossesse, et que les femmes qui ont plusieurs enfants sont en moyenne moins susceptibles de contracter la maladie. Par ailleurs, si elles la contractent, il y a de fortes chances pour que la forme de la maladie soit moins sévère. »

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Le tabagisme

« Fumer augmente significativement le risque de développer la SEP. Les fumeurs et les personnes exposées au tabagisme secondaire sont presque deux fois plus susceptibles d’être touchés par la maladie. Ils ont en particulier plus de risques de développer des formes de SEP progressives.

Par ailleurs, il existe des preuves solides établissant que l’arrêt du tabac réduit la gravité de la progression de la maladie chez les personnes qui en sont atteintes. »

Alimentation, surpoids et obésité

« On s’intéresse aujourd’hui beaucoup au rôle que la nutrition et l’alimentation pourraient jouer dans le développement de la SEP, et dans la gestion de la maladie une fois qu’elle s’est déclarée. » Il y a toutefois encore peu de données probantes.

SEP et alimentation : actualités

« Les données sont plus probantes en ce qui concerne les liens entre poids, obésité et risque de SEP. Des études ont démontré que l’embonpoint ou l’obésité, particulièrement à l’adolescence, sont associés à un risque accru de développer la SEP. Chez les personnes atteintes de SEP, surpoids et obésité sont également associés aux plus mauvaises situations médicales. On ne sait pas toutefois pas grand-chose sur les mécanismes responsables qui en sont à l’origine. »

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