La stimulation d'une partie du vagin, le point G, amène des orgasmes chez certaines femmes mais les chercheurs n'avaient pas encore été capables d'en identifier la location exacte.

Des chercheurs italiens ont trouvé une région où le tissu est plus épais chez les femmes qui rapportent des orgasmes vaginaux (sans que la stimulation du clitoris soit nécessaire).

L'existence du point G est demeurée un élément controversé de la sexualité féminine depuis son introduction au début des années 1980. Certains spécialistes considèrent que cette notion a fait plus de tort que de bien en amenant de l'anxiété chez les femmes ne pouvant atteindre la satisfaction que par orgasme clitoridien ainsi que chez leurs partenaires.

La recherche, publiée dans le Journal of Sexual Medicine, a été dirigée par Dr Emmanuele Jannini de l'Université d'Aquila auprès de 20 femmes. Des ultrasons étaient utilisés pour mesurer le volume et la forme du tissu au-delà du mur avant du vagin, considéré comme étant la location du point G.

Chez les 9 femmes qui rapportaient des orgasmes vaginaux, les tissus entre le vagin et l'urètre étaient plus épais en moyenne que chez les femmes n'en rapportant pas.

Cela signifie, selon Jannini, que les femmes qui n'ont pas d'évidence visible (aux ultrasons) d'un point G ne peuvent avoir d'orgasmes vaginaux.

Certains chercheurs se demandent si ce que Jannini considère être le point G est une structure distincte ou s'il s'agit d'une partie interne du clitoris.

Beverly Whipple de l'Université Rutger, qui a introduit le terme en 1981, doute que le point G soit manquant chez les femmes qui n'ont pas d'orgasmes vaginaux. Ses recherches suggèrent que toutes les femmes ont une certaine sensibilité dans cette région. Il faudrait, considère-t-elle, demander aux femmes de stimuler elles-mêmes cette région et reprendre ensuite une mesure aux ultrasons car il est considéré que cette région enfle en réponse à la stimulation.

Une autre possibilité soulevée par des chercheurs est que la différence anatomique ne soit pas la cause des orgasmes mais plutôt le résultat, les orgasmes conduisant à un meilleur développement des muscles de cette région. Selon Leonore Tiefer, il serait intéressant d'enseigner aux femmes qui n'ont pas d'orgasmes vaginaux comment en avoir et de répéter les mesures par la suite.

Des études de jumelles identiques et non-identiques supportent aussi l'idée de différences physiologiques entre les femmes qui ont et n'ont pas d'orgasmes vaginaux. En 2005, Tim Spector a trouvé que jusqu'à 45% de la différence entre les femmes dans leur capacité d'atteindre ce type d'orgasme pouvait être expliquée par leurs gènes. "Cette étude soulève la possibilité que des différences génitales locales plutôt qu'uniquement des différences génétiques dans la réponse du cerveau ou de la personnalité peuvent être importantes", dit-il.

Jannini, l'auteur de cette recherche, teste actuellement chez des femmes en post-ménopause si un traitement à la testostérone peut augmenter le volume du point G, ou du moins de cette région, afin d'améliorer la réponse sexuelle.

Psychomédia avec sources: New Scientist
Tous droits réservés