Alors que la question des financements innovants pour la lutte contre le sida est inscrite à l'ordre du jour du G20 qui s'ouvre dans quelques jours, le Conseil national du sida français (CNS) propose de mettre en œuvre la taxe sur les transactions financières (surnommée Taxe Robin des bois) et de développer d'autres financements innovants pour l'accès aux médicaments antirétroviraux. Faute de quoi, "la lutte contre le Vih/sida sera durablement compromise".

L'Onu avait promis en 2005 un accès universel au traitement pour fin 2010. N'y étant pas parvenu, elle s'est engagée en 2011 à ce que 15 millions de personnes soient sous traitement d'ici 2015. Pour cela, il faudrait que le financement atteignent 28 à 50 milliards de dollars par an (il était de 15,9 milliards de dollars en 2009).

Le CNS souligne aussi que la protection accrue des brevets a limité "la baisse attendue" du prix des traitements. Il juge "impératif" d'abroger les clauses présentes dans les accords bilatéraux qui limitent les dérogations permettant aux pays pauvres de bénéficier d'un accès aux médicaments. Certaines propositions des négociations en cours entre l'Inde et l'Union européenne seraient concernées.

  • En juillet dernier, le laboratoire américain Gilead était le premier à signer un accord de licence avec la fondation Medicines Patent Pool, créée en 2010 par Unitaid (financé par la taxe sur les billets d'avion) avec l'objectif de faire baisser le prix des médicaments contre le sida, le paludisme et la tuberculose. Le pool était en négociation avec 6 autres firmes dont Johnson & Johnson et Merck. L'association Aides n'excluait pas de boycotter les produits Johnson afin de faire pression.

Oxfam France, Aides et Attac ont recueilli 500 000 signatures en faveur de la taxe sur les transactions financières.

Illustration : taxerobindesbois.ca