Du jour au lendenain, deux petites filles de Belpech (Aude) ont été placées pendant quinze jours dans des familles d’accueil, à la suite, selon l'avocat de la famille, d'une lettre anonyme accusant leur père de pédophilie.

Les petites filles, âgées de 3 et 5 ans, ont été placées dans deux familles différentes, jusqu'à ce qu'une juge pour enfants lève la mesure de placement à la suite

d'un rapport confirmant qu'il n'y pas eu d'attouchements sexuels.

L’avocat de la famille, Me Yves Férès dénonce le manque de vérification dans cette affaire. La lettre anonyme s'alarmait de la façon dont la fillette de trois ans jouait avec son poupon à la crèche.

Le conseil général de l'Aude, chargé des missions de protection de l'enfance affirme toutefois que ce n'est pas sur la foi d'une lettre anonyme, mais sur la foi d'informations reçues au service que le signalement a été établi.

L’avocat dénoncer le manque d'information des parents : Du jour au lendemain, ils ont appris le vendredi soir, veille de Pentecôte, qu'ils ne pouvaient pas récupérer leurs enfants à la sortie de l'école et de la crèche.

À 16 heures la mère reçoit sur son lieu de travail un appel téléphonique du centre médico-social de Castelnaudary, qui lui apprend qu'ils ne pourraient pas «récupérer [leurs] enfants à la fin de la classe parce qu'ils ont été placés par le procureur de la République dans deux familles d'accueil séparées». Stéphane Keller, le père, raconte : «Ma femme a demandé des explications. On lui a répondu : "On ne peut rien vous dire. On ne sait pas où sont placés vos enfants."»

"Nous étions abasourdis, désemparés. Qu'avions-nous bien pu faire à nos enfants? Nous avons appelé le maire, la gendarmerie, mais personne n'était au courant", a relaté le père des fillettes, dont les propos ont été rapportés par le quotidien Midi Libre. Les parents n'ont appris que cinq jours plus tard les raisons du placement.

Pour Me Yves Férès, cette histoire relèverait d’un règlement de compte. Selon les parents, en effet, le père, membre du conseil d'administration de la crèche de sa fille, avait pris un certain nombre de décisions «qui apparemment n'ont pas plu à des personnes travaillant dans cette crèche».

Le père estime que d'autres façons de procéder auraient pu éviter le traumatisme du placement.

L'enquête pénale est en cours et les parents des deux fillettes envisagent de porter plainte, selon leur avocat.

Sources:
Libération
Le Figaro
Le Monde