En colère après une réunion au ministère de la justice à laquelle Rachida Dati ne s'est pas présentée, les trois principaux syndicats pénitentiaires, Ufap, FO et CGT, ont conjointement décidé d'appeler à une action de blocage total de tous les établissements pénitentiaires à compter du 13 novembre.

Ils ont été reçus lundi matin par le directeur de cabinet de la ministre, Patrick Gérard, pour dénoncer une "situation alarmante des conditions de travail", un "manque de moyens humains et matériels" ainsi qu'une "incohérence de la politique pénale". Ils réclament notamment un changement de politique afin de désengorger les prison. Ils demandent également le développement des alternatives à l'incarcération.

Le directeur de cabinet a annoncé une réflexion sur les conditions de travail des personnels pénitentiaires et les violences en détention avec la promesse de résultats dans les prochaines semaines. Mis en place dès la mi-novembre, des groupes de travail porteraient sur les conditions de travail ainsi que sur la gestion de la détention avec les problèmes liés à la surpopulation, à la violence et aux suicides. Le ministère a aussi accepté la création d'un "bureau de l'action sociale" au sein de l'administration pénitentiaire et le lancement d'un audit établissement par établissement.

Le ministère met en avant la création en 2009 de 1.087 emplois (1.100 en 2008) dans l'Administration pénitentiaire ainsi que les dispositions prévues dans la future loi pénitentiaire qui viseront à améliorer la prise en charge des détenus. Mais annoncé pour la fin de l'année devant le Sénat, l'examen du texte a été repoussé au premier trimestre 2009, pour cause de crise financière, ce que dénoncent les syndicats.

Une récente série de 4 suicides en 2 semaines porte les statistiques de 2008 à 90 dans les quelque 200 prisons françaises. Il y en avait eu 115 sur toute l'année 2004, 122 en 2005, 94 en 2006, 96 en 2007.

La semaine dernière, la France a été condamnée par la cour européenne des droits de l'homme pour "traitements inhumains et dégradants" et "violation du droit à la vie". L'affaire portait sur le suicide, en juillet 2000, d'un détenu de la maison d'arrêt de Bois d'Arcy. Il avait été placé en cellule disciplinaire alors qu'il souffrait de troubles psychiatriques

PsychoMédia avec sources:
Le Nouvel Observateur
M6