Le président de la commission santé du Conseil de l’Europe, le député allemand Wolfgang Wodarg, médecin et épidémiologiste, a obtenu le lancement d’une enquête de cette instance sur les processus de décisions de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) qui ont mené au déclenchement de la pandémie de grippe A H1N1, notamment en ce qui concerne l'influence des firmes pharmaceutiques. Les membres de la commission se sont prononcés à l'unanimité en faveur de cette enquête.

Le journal l'Humanité a interviewé le député Wodarg.

Rien ne justifiait, dit-il, de sonner une telle alerte pandémique car chaque année apparaît un nouveau virus de ce type « grippal ». La nouvelle grippe est une grippe tout ce qu’il y a de plus normal. "Cela n’a été possible que parce que l’OMS a changé début mai sa définition de la pandémie. Avant cette date il fallait non seulement que la maladie éclate dans plusieurs pays à la fois mais aussi qu’elle ait des conséquences très graves avec un nombre de cas mortels au dessus des moyennes habituelles. On a rayé cet aspect dans la nouvelle définition pour ne retenir que le critère du rythme de diffusion de la maladie."

Le député mentionne divers éléments qui ont suscité ses soupçons sur un manque de rigueur de la part de l'OMS: notamment la recommandation de procéder à deux injections qui n'était pas justifiée scientifiquement à son avis; ainsi que la décision de n'utiliser que des vaccins brevetés particuliers plutôt que d'inclure, comme on le fait chaque année, des particules virales spécifiques du nouveau virus pour compléter les vaccins de la grippe saisonnière.

Un groupe de personnes à l’OMS, affirme le député, est associé de manière très étroite à l’ industrie pharmaceutique. "Nous voulons savoir", dit-il, "qui a décidé, sur la base de quelles preuves scientifiques, et comment s’est exercé précisément l’influence de l’industrie pharmaceutique dans la prise de décision."

L'enquête se penchera également sur l’attitude des instituts comme le Robert Koch en Allemagne ou Pasteur en France qui aurait dû conseiller leurs gouvernements de façon critique.

Le député explique aussi que la population en santé a été exposée inutilement à des risques associés aux vaccins. Non seulement les vaccins avec adjuvants ont été insuffisamment testés mais, fait moins connu, le vaccin de la compagnie Novartis a été produit à partir de cellules cancéreuses. Une technique qui n’avait jamais été utilisée auparavant. Et l'innocuité de ce nouveau procédé n'a pas été démontrée. "Il ne peut donc pas être exclu que des protéines, restes d’une cellule cancéreuse, présentes dans un vaccin fabriqué par bio-réacteur, n’engendre une tumeur sur la personne vaccinée" (puisque les vaccins développés dans des cellules d'oeufs peuvent causer des réactions allergiques chez les personnes allergiques aux oeufs). Alors que l'AME (Agence Européenne du Médicament) a donné l'autorisation pour ce vaccin, le député, alors membre de la commission santé du Bundestag, est intervenu pour que ce vaccin ne soit pas utilisé en Allemagne. Le gouvernement allemand a résilié le contrat avec Novartis.

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Psychomédia avec sources:
L'Humanité