Dans le reportage "The truth behind the click" diffusé à l'émission Panorama de la BBC One, le journaliste Adam Littler, qui s'est fait embaucher dans un entrepôt britannique d'Amazon pour les fins de son enquête, décrit les conditions de travail des employés cueilleurs (les "pickers").

Chaque nuit de travail dans cet immense entrepôt de 75.000 m2 (plusieurs terrains de foot), il devait parcourir à pied 18 kilomètres avec un colis à récupérer toutes les 33 secondes.

"Nous sommes des machines, nous sommes des robots (...). Nous ne pensons pas par nous-même (...)", raconte-t-il. Chaque employé porte un scanner qui impose une cadence millimétrée. Plusieurs fois par minute, pour chaque paquet à retrouver, un bip sur ce scanner indique sa localisation et alloue un certain temps pour y parvenir. Dès qu'une erreur est commise ou que le temps prévu par la machine est dépassé, le scanner sonne et prévient les supérieurs.

Interrogé dans le reportage, le psychologue Michael Marmot, spécialiste du stress, estime que ces conditions réunissent "toutes les mauvaises choses à la fois" qui concourent à un risque accru de maladie mentale et physique.

Les travailleurs font 4 nuits de 10h 30 par semaine avec une heure de pause par nuit. Selon certains experts, ces horaires pourraient être illégaux car dans de telles conditions difficiles, le temps de travail ne devrait pas dépassé 8 heures par 24 heures. Un point que conteste Amazon.

Amazon avait déjà dû défendre ses conditions de travail aux États-Unis et en France, après la parution du livre du journaliste français Jean-Baptiste Malet, En Amazonie: Infiltré dans le "meilleur des mondes", paru en mai dernier, rapporte 20 minutes.

"La solution pour Amazon? Remplacer l'humain par la machine. L'an dernier, il a racheté le fabricant de robots Kiva Systems et a commencé de déployer la technologie dans trois entrepôts américains", indique 20 Minutes.

Illustration : "Les temps modernes", Charlie Chaplin.

Psychomédia avec sources: La Tribune, 20 Minutes, BBC.
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