Le ministre de la Santé, Réjean Hébert, estime que le développement des soins à domicile diminuera le besoin de places en centres d'hébergement et de soins de longue durée (CHSLD) au cours des prochaines années, rapporte La Presse.

"C'est ce qui est arrivé dans tous les pays où l'assurance autonomie pour les personnes âgées a été implantée. Il devrait y avoir une diminution de la pression sur les CHSLD et les ressources intermédiaires d'hébergement", a-t-il expliqué jeudi après une allocution au Forum annuel des services à domicile.

Au Québec, a-t-il précisé, "on consacre 83 % des sommes en soins de longue durée à l'hébergement et seulement 17 % en soins à domicile. Dans d'autres pays, c'est presque la situation inverse. Au Danemark, il y a 73 % du budget qui est consacré aux soins à domicile. La situation actuelle est intenable".

Les services actuels vont entraîner une explosion des dépenses gouvernementales pour les personnes âgées sans pour autant répondre à leur désir de demeurer le plus longtemps possible à leur domicile, estime le ministre qui dit souhaiter que les personnes âgées aient le choix. "(...) Plutôt que de déménager les personnes vers les services, il faut adapter les services là où les personnes habitent. Ça va permettre d'éviter des aberrations comme le passage à l'hôpital, des déménagements multiples et la situation de couples qui sont littéralement séparés lorsque l'un des deux a le malheur d'avoir une perte d'autonomie".

Le ministre dit se donner deux ans pour mettre en place l'assurance autonomie. Il s'agit, expliquait Pauline Marois en campagne électorale, d'un «guichet unique» regroupant les services déjà existants des CHSLD, les soins de longue durée, les ressources intermédiaires, les services communautaires et les soins à domicile, indiquait La Presse en août dernier. Cette entité gérerait un budget annuel de 1,04 milliards $ (budget actuel de 931 millions $, qui inclut les sommes consacrées à la politique "Vieillir et vivre ensemble" du précédent gouvernement, auquel serait ajouté 119 millions $).

L'Association québécoise des retraité(e)s des secteurs public et parapublic (AQRP) se dit très préoccupée par ce projet. "Le ministre Hébert projette non seulement une hausse des tarifs pour l’hébergement, mais également une baisse du nombre de places disponibles et l’instauration d’un système de bons d’hébergement à l’américaine. Notre crainte fondamentale est que le ministre vide les CHSLD sans offrir les soins requis à domicile. Nous ne voudrions pas vivre une crise comparable à la désinstitutionnalisation en santé mentale, où des personnes ayant besoin de soins se sont retrouvées à la rue sans les services appropriés."

40 000 personnes vivent en CHSLD et 4300 sont en attente d’une place, précise l'AQRP.

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