Dans un rapport rendu public mercredi, le vérificateur général du Québec par intérim, Michel Samson, critique sévèrement la gestion des centres d'hébergement de soins de longue durée (CHSLD) du gouvernement Charest. Une proportion importante des mesures du plan d'action 2005-2010 ne sont toujours pas en place, déplore-t-il.

Comme une évaluation générale des besoins n'a pas été réalisée, les ressources disponibles ne correspondent pas toujours aux besoins de la population. "Actuellement, les usagers sont davantage hébergés selon la disponibilité des ressources plutôt qu'en fonction de leurs besoins", indique le rapport. Ainsi, des personnes attendent une place dans un établissement destiné à une clientèle plus lourde que ne le requiert leur condition. Et, on peut attendre entre 5 mois et 4 ans pour obtenir la place souhaitée.

Le ministre de la Santé du Québec, Yves Bolduc, a reconnu que le gouvernement doit transformer son offre de services. Il agit en ce sens, dit-il, en investissement 150 millions $ dans les soins à domicile et en prévoyant d'investir 2,3 milliards $, s'il est réélu, dans la politique Vieillir et vivre ensemble.

Il promet la création de ressources intermédiaires pour les personnes dont l'état ne nécessite pas un hébergement en CHSLD. Plusieurs centaines de places seront ouvertes à Montréal au cours des prochaines semaines, a-t-il précisé. Ces ressources, indique Radio-Canada, sont adaptées aux besoins de personnes qui sont en perte d'autonomie ou qui ont besoin de 1 à 3 heures de soins par jour. Elles sont liées à un établissement public du réseau de la santé responsable de la qualité des services qui y sont offerts.

L'Association des retraitées et retraités de l'éducation et des autres services publics du Québec (AREQ) se montre sceptique : "puisque deux politiques diffusées il y a plusieurs années ne sont toujours pas réalisées, qu'adviendra-t-il des engagements pris dans le cadre de cette nouvelle politique (Vieillir ensemble, ndlr)?"

La Confédération des syndicats nationaux (CSN), notamment, estimait lors de la présentation de cette politique au début du mois, que la somme de 150 millions $ promise pour les soins à domicile est nettement insuffisante pour répondre aux besoins.

Le Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ) a, de son côté, réitéré sa critique face au manque d'inspections dans les CHSLD, seulement 10% des 450 établissements étant contrôlés annuellement. En février dernier, rappelle-t-il, le gouvernement n'avait annoncé que l'embauche de quatre inspecteurs supplémentaires, s'ajoutant au 2 déjà en place, pour tenter de calmer la tempête dans les médias concernant des cas de maltraitance qui mettaient en lumière le manque de contrôle et d'inspection.

4300 personnes seraient actuellement en attente d'une place dans un CHSLD, selon la chef de l'opposition, Pauline Marois. Des chiffres que conteste le ministre.

Psychomédia avec sources: Radio-Canada, AREQ, Vérificateur général. Tous droits réservés.