En conférence de presse le 11 avril, l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ) a fait état de sa demande d'obtenir le droit, pour ses membres, de prescrire des analyses de laboratoire et certains médicaments de façon totalement autonome. Cette demande touche des situations précises pour lesquelles les infirmières et infirmiers possèdent l'expertise requise. Les droits demandés diffèrent de ceux qui viennent récemment d'être accordés par le biais des ordonnances collectives nationales.

Un tel droit permettrait d'améliorer l'accès aux soins de santé, fait valoir l'OIIQ. Il s'agit d'une solution "applicable à court terme, et réalisable sans investissement gouvernemental et sans apport supplémentaire de deniers publics", souligne Mme Lucie Tremblay, présidente-directrice générale de l'Ordre. Les infirmières disposent de tels droits ailleurs au Canada et dans le monde, fait valoir l'OIIQ.

Précisément, les infirmières souhaitent prescrire :

  • Certaines analyses de laboratoire, des radiographies et des tests pour compléter l'analyse de la condition de santé des personnes (par ex., analyse et culture d'urine, radiographie de la cheville et du genou, etc.) ;
  • Des analyses de laboratoire, des radiographies, des produits et des pansements pour le traitement des plaies ;
  • Des médicaments à caractère préventif (par ex., contraception orale d'urgence, cessation tabagique, etc.);
  • Des médicaments et effectuer certains traitements pour des troubles mineurs (par ex., traitement de certaines ITSS, traitement de la constipation, traitement de l'infection urinaire, etc.).

L'OIIQ prévoit déposer un mémoire auprès de l'Office des professions du Québec et du gouvernement du Québec d'ici l'automne 2013.

La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) a tenu "à renchérir dans le même sens en affirmant que les infirmières dans le réseau public détiennent l’expertise leur permettant de prescrire de façon autonome des analyses de laboratoire et certains médicaments".

"Il est essentiel", a déclaré Mme Régine Laurent, présidente du syndicat, "de placer les patient-e-s au centre des préoccupations et d’organiser les soins de santé en tenant compte des champs d’expertise de chacun-e des intervenant-e-s dans le réseau public". Mais il ne faut pas se leurrer, dit-elle. "Sachant que la Loi 90 est en vigueur depuis 2003 et, encore aujourd’hui, que les rôles et responsabilités des professionnelles en soins ne sont toujours pas déployés à leur plein potentiel, une réelle volonté de revoir l’organisation du travail doit émaner de tous les acteurs impliqués, incluant particulièrement les différents ordres professionnels et le ministère de la Santé et des Services sociaux".

Justement, "ni le ministre de la Santé Réjean Hébert ni la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ) ne semblent enthousiastes à cette proposition", rapporte Le Devoir.

Microsite de l'OIIQ : www.solutionsinfirmieres.ca

Photo : Lucie Tremblay, présidente-directrice générale de l'OIIQ. Source: OIIQ.

Psychomédia avec sources: OIIQ (communiqué), FIQ (communiqué), Le Devoir Tous droits réservés