L'informatisation complète du réseau de santé québécois dont le ministre de la Santé, Yves Bolduc, a annoncé il y a quelques jours le report, coûtera bien plus que les 563 millions prévus mais plutôt 1,4 milliard, rapporte Le Devoir. Lancé en 2006 pour être opérationnel en 2010, le projet prendra encore cinq ans pour être complété.

Le ministre a annoncé que la Régie de l'assurance maladie du Québec (RAMQ) prenait le contrôle du projet pour en faire un dossier de déploiement en incluant l'informatisation des hôpitaux et des cliniques médicales. Or, la mise en place de dossiers cliniques informatisés (DCI) dans les hôpitaux et de dossiers médicaux électroniques (DME) dans les cliniques serait évaluée à près de 800 millions supplémentaires.

Dans les cliniques, Québec s'est déjà engagé à assumer 70 % des coûts liés à l'achat de matériel informatique jusqu'à concurrence de 1400 $ par médecin. Le ministère de la Santé estime que 3500 des 6000 médecins qui pratiquent en clinique se sont jusqu'ici prévalus de cette entente.

«Les médecins ont le hardware, mais l'enjeu, c'est de leur donner les moyens d'acquérir les logiciels et tout le software d'un DME capable de s'arrimer au DSQ. Et ça, ils ne l'ont pas», précise le Dr Louis Godin président de la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ).

Ce virage coûterait 30 000 $ par médecin, estime le Dr Godin. Une somme de 180 millions pour l'ensemble des médecins œuvrant en clinique, somme que confirme le cabinet du ministre de la Santé. Un montant que les médecins ne peuvent pas assumer seuls, prévient la FMOQ.

Québec est prêt à partager les coûts pour les cliniques privées, mais pas pour les Groupes de médecine familiale (GMF). «Cela fait déjà partie des conditions générales de mise en place des GMF et donc de leur enveloppe globale», explique l'attachée de presse du ministre, Karine Rivard.

Des négociations devront aussi être entreprises avec les hôpitaux pour les DCI que le ministère chiffre à 600 millions. «Cela se fera à même les budgets généraux des établissements», précise Mme Rivard. Si nécessaire, le financement pourra être complété par des budgets d'immobilisation.

Depuis le départ, il y a deux ans, du médecin André Simard qui a lancé le projet en 2006, trois directeurs se sont succédés. Lise Verreault, sous-ministre adjointe à la coordination, financement, immobilisations et budget, pilotera le projet à compter du 18 avril prochain. Elle assure s'inspirer des commentaires très critiques formulés par le vérificateur général Renaud Lachance. Ce dernier s'inquiétait notamment du manque de stratégie d'arrimage entre les différents systèmes.

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Le Devoir
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