45000 décès liés à l'abus de l'alcool ont lieu en France tous les ans. Le pays connaît une surmortalité masculine liée à l'alcool 30% supérieure à la moyenne des autres pays de l'UE, selon le ministère français de la Santé. Toujours selon le ministère, 5 millions de français éprouvent des difficultés médicales, psychologiques et/ou sociales liées à l'alcool et 2 à 3 millions ont un problème de dépendance.
Le gouvernement français a organisé des états généraux de l'alcool en vue de préparer une refonte de la politique de santé en la matière. Les recommandations issues de ces forums ont été présentées mardi le 5 décembre, en présence du ministre de la santé, Xavier Bertrand.

Le principe des Etats généraux avait été inscrit dans la loi sur la santé publique du 9 août 2004. Celle-ci avait fixé l'objectif d'une baisse de 20 % de la consommation d'alcool d'ici à 2008. L'idée est ensuite tombée en sommeil. Dans le même temps, le gouvernement multipliait les gages en direction des lobbies de l'alcool : un Livre blanc valorisant la place du vin dans la société française était rendu public en 2004 et un "Conseil de la modération", où siègent les représentants de la filière alcool, était créé. Le ministère de la santé a relancé l'idée des Etats généraux, à la mi-2005.

Malgré une baisse continue de la consommation depuis quarante ans, l'alcool reste la substance psychoactive préférée des Français: 5 % déclarent n'en avoir jamais bu, 28 % en consomment régulièrement, 17 % tous les jours. Plus d'un homme sur cinq (20,2 %) et près d'une femme sur quinze (6,3 %) dépassent quotidiennement les seuils de consommation à risque. En 2004, la consommation d'alcool en France était l'équivalent d'un peu moins de 3 verres d'alcool par jour et par habitant âgé de 15 ans et plus.

En règle générale, les seuils de risque fixés par l'Organisation mondiale de la santé (3 verres d'alcool maximum par jour pour les hommes, 2 pour les femmes) sont peu connus.

Les populations jugées vulnérables, comme les jeunes, suscitent les principales préoccupations. Pour y remédier, les participants aux Ètats généraux ont souhaité que l'interdiction de vente d'alcool aux moins de 16 ans soit effectivement respectée par les débitants de boisson, et que les unités d'alcool contenues dans chaque bouteille soient clairement identifiées.

Autre sujet d'inquiétude, l'information, jugée insuffisante, des femmes enceintes sur le risque de syndrome d'alcoolisation foetale. L'obligation d'apposer, sur toutes les bouteilles d'alcool, vin compris, un sigle déconseillant toute consommation pendant la grossesse, a été largement approuvée. Elle devrait être effective en France dès 2007. L'idée a émergé d'étendre cette obligation aux tests de grossesse, afin que la femme soit clairement informée dès la conception.

Sources:
Le Monde
Actualités News Environnement

Voyez également:

- Drogues et alcool: récentes données en France et aux É.U.
- Fumer des cigarettes inciterait à boire davantage d'alcool

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