Le trouble bipolaire est en grande partie héréditaire et les manifestations varient d'une personne à l'autre. Elles incluent souvent un comportement impulsif et la prise de risque durant les épisodes de manie.

Ce qui suggère, expliquent les auteurs d'une étude génétique publiée dans la revue Molecular Psychiatry, qu'un fonctionnement anormal du striatum peut être impliqué dans la maladie.

Mais la plupart des études génétiques se sont concentrées sur les régions du cortex cérébral.

Le cortex, qui constitue la plus grande partie du cerveau chez l'humain, est associé aux processus de pensée de plus haut niveau et à l'action. Le striatum est une partie sous-corticale qui coordonne de nombreux aspects primaires du comportement, tels que la planification du mouvement et des actions, la motivation et la perception de récompense.

Ron Davis du Scripps Research Institute et ses collègues ont analysé l'expression des gènes des neurones d'échantillons post-mortem de tissus du striatum dorsal provenant de 18 personnes atteintes de la maladie et de 17 personnes non bipolaires.

14 gènes étaient exprimés différemment dans les deux groupes. Deux modules de gènes interconnectés étaient particulièrement riches en variations associées au trouble bipolaire, ce qui suggère un rôle causal dans la maladie. Un de ces deux modules est particulièrement remarquable, car il semble très spécifique au striatum.

Cette découverte au niveau moléculaire complète des études qui impliquent le stritatum au niveau anatomique, dont des études d'imagerie fonctionnelle qui montrent une activité modifiée dans cette région pendant des tâches impliquant d'équilibrer récompense et risque», explique Rodrigo Pacifico, coauteur.

Ces résultats mettent en évidence les voies de signalisation du striatum comme cibles potentielles pour le développement de nouveaux traitements, soulignent les chercheurs.

Des changements ont aussi été constatés dans des gènes liés au système immunitaire, à la réponse inflammatoire et au métabolisme énergétique des cellules. « Nous ne savons pas si ces changements sont une cause de la maladie ou le résultat de celle-ci. Mais ils constituent des gènes marqueurs de la maladie supplémentaires », explique Davis.

Psychomédia avec sources : Molecular Psychiatry, The Scripps Research Institute.
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