Une amélioration de la communication entre les neurones dans certaines zones cérébrales sous-tend les effets thérapeutiques du lithium chez les personnes atteintes de trouble bipolaire, montre une étude française, publiée dans la revue Psychotherapy and Psychosomatics.

L'étude a été menée par des chercheurs du CEA, l’Inserm, l’Institut Pasteur, la Fondation FondaMental, les Hôpitaux universitaires Mondor et le CHU de Grenoble.

Ils ont comparé des images, obtenues par l’IRM de diffusion, provenant de 41 personnes atteintes du trouble bipolaire, traitées ou non avec le lithium, et 40 personnes en santé.

Les personnes traitées par lithium présentaient une augmentation de la densité des dendrites dans la région frontale du cerveau comparativement à celles atteintes du trouble mais ne prenant pas de lithium. « Les dendrites sont des prolongements des corps cellulaires des neurones recevant l’information transmise par leurs voisins. La densité dendritique chez les personnes traitées semble être identique à celle des personnes sans trouble bipolaire. » (Qu'est-ce que la cellule nerveuse [neurone] ?)

« Le lithium est un traitement utilisé depuis près d’un siècle chez les patients souffrant de trouble bipolaire et reconnu comme le meilleur stabilisateur de l’humeur. Bien que son efficacité ne soit plus à prouver, les mécanismes biologiques de son action thérapeutique sur le cerveau restent encore mal connus, supposés multiples, et semblent notamment agir sur le tissu en lui-même en entraînant une préservation, voire une augmentation du volume de la matière grise. Jusqu’à présent, il n’était pas possible de qualifier ou quantifier quels changements s'opéraient à l’échelle microscopique. »

L’émergence de nouvelles techniques d’imagerie par résonance magnétique « permet aujourd’hui de cartographier directement le cerveau à l’échelle microscopique. » L'IRM du déplacement des molécules d’eau (diffusion) dans le cerveau, disponible sur la plateforme d’imagerie par résonance magnétique du centre NeuroSpin, a ainsi permis de caractériser les propriétés microscopiques de la substance grise de patients souffrant d’un trouble bipolaire et de les comparer à ceux de personnes en santé.

Ces premiers résultats sur les effets du lithium nécessitent d’être reproduits, soulignent les chercheurs.

Pour plus d'informations sur le trouble bipolaire et sur le lithium pour le traitement de ce trouble, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : Institut Pasteur, Psychotherapy and Psychosomatics.
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