La stimulation cérébrale profonde a été testée par des chercheurs américains et canadiens pour le traitement de l'anorexie sévère réfractaire aux traitements. Les résultats sont publiés dans le Lancet.

La stimulation cérébrale profonde consiste à implanter dans le cerveau, au moyen d'une chirurgie, de fines électrodes qui sont connectées à un neurostimulateur implanté sous la peau. Des impulsions électriques, émises sur le long terme, modulent l’activité de certaines zones cérébrales spécifiques.

Les circuits neurologiques et la biologie de l'anorexie constituent un domaine de recherche actif, souligne le chercheur. La plupart des modèles sont centrés sur des structures cérébrales qui sous-tendent l'humeur, l'anxiété, la récompense, la perception du corps et l'intéroception.

Afin d'évaluer la sécurité de stimulation pour moduler l'activité des circuits du système limbique (système dit de récompense) et vérifier l'impact sur les symptômes de la maladie, Andres Lozano du Krembil Neuroscience Center et ses collègues ont mené cette étude avec six femmes atteintes d'anorexie sévère chronique et réfractaire aux traitements habituels, âgées de 24 à 57 ans. La procédure ciblait le cortex cingulaire subcallosal.

Trois des participantes ont présenté une amélioration du poids, 9 mois après l'intervention. Une amélioration de l'humeur ainsi qu'une réduction des comportements obsessionnels-compulsifs étaient aussi constatées. Une participante a présenté des convulsions deux semaines après l'intervention.

Plus de 20% des personnes anorexiques traitées aux moyens de thérapies comportementales répondent mal à ces traitements et courent le risque de décéder prématurément, rapportent les chercheurs. La mortalité est estimée entre 6 % et 11 %.

La stimulation cérébrale profonde est déjà utilisée pour le traitement de la maladie de Parkinson, de douleurs chroniques, le trouble obsessionnels compulsifs (TOC) et la dépression majeure.

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