Des centaines de milliers personnes ont manifesté samedi à Ankara, pour tenter d'empêcher le parti AKP au pouvoir de faire du Premier ministre Tayyip Erdogan son candidat à la présidence en raison de son passé islamiste. L'éventualité d'une présidence exercée par Erdogan divise la Turquie, un pays laïc à majorité musulmane, qui aspire à entrer dans l'Union européenne.

Les manifestants étaient 300 000 selon la police, 1 million selon les organisateurs. Ils scandaient des slogans tels que "la Turquie est laïque, elle le restera !" et déployaient des banderoles sur lesquelles était écrit "la démocratie ne signifie pas qu'il faut tolérer la réaction (islamiste)".

M. Erdogan, qui ne s'est pas encore prononcé sur son éventuelle candidature à l'élection présidentielle, en mai, a fait ses classes politiques au sein de la mouvance islamiste, mais se définit aujourd'hui comme un "démocrate conservateur". L'hypothèse de sa candidature provoque une levée de boucliers chez les défenseurs de la laïcité, dont la puissante armée, qui le soupçonnent de vouloir islamiser le pays en catimini, ce qui lui serait, selon eux, plus facile s'il devenait président.

Le président turque est élu pour un mandat unique de sept ans. L'AKP dispose d'une majorité parlementaire suffisante pour élire Erdogan - ou tout autre candidat de son choix - à la tête de l'Etat.

Sources:
Le Monde
Radio-Canada