Réponse à: ANDRÉA (peur de s'attacher)

Surnom: ANDRÉA
Pays: France
Âge: 16
Sexe: féminin

Bonjour ! Je sors avec mon copain depuis maintenant 2 mois et demi et, tout va assez bien. Le seul problème est que, sortant d'une relation de plus d'un an qui m'a fait beaucoup souffir (je m'étais trop attaché et j'en ai payé les conséquences) je ne veux plus retomber dans ce cauchemar qu'est la dépendance amoureuse. En fait, j'ai terriblement peur de m'attacher et de souffrir après, si nous devions nous separer. cela me mets dans un situation très inconfortable car je ne peux pas m'épanouir complêtement. lui aussi se sens frustré mais je ne peux pas lui expliquer . Mon problème est qu'en fait je m'attache trop aux gens et que quand ils me quitte je suis brisée. J'ai perdu successivement ma grand mère, ma cousine, et dernièrement mon ancien petit ami à du deménager. dans tous ces cas j'ai cru ne plus jamais m'en sortir. je crois souffrir du "syndrome de l'abandon", la peur d'être abandonné. Cela est peut être du au fait que mon père a toujours beaucoup travaillé à l'exterieur et que je! ne l'ai p resque jamais vu étant comment regler ce probmème qui me détruit la vie ? comment de nouveau accorder ma confiance à quelqu'un ? Merci d'avance si vous pouvez m'aider Andréa

Bonjour Andréa,

La dépendance amoureuse, l'attachement excessif, est effectivement un piège qui guette les jeunes amants (et les moins jeunes aussi !).

Pour éviter de tomber dans ce piège, il importe de bien connaître ses mécanismes secrets. Les spécialistes affirment que l'on reporte envers l'être aimé des attitudes, des émotions, des attentes que nous avions envers nos parents. "Cet homme que j'aime" et qui était ton père devient "cet homme que j'aime" qui et ton copain. Il ne lui ressemble peut-être pas, ce n'est pas grave : c'est ton attitude envers lui qui est identique. Ou alors exactement à l'inverse. Ce qui n'est guère mieux.

Ce préambule pour dire que nous sommes fortement attachés à nos parents. Une fois adulte, on ne peut que s'ennuyer de cet attachement puisqu'on se détache. Et voilà pourquoi les liens d'attachement envers l'être aimé sont si puissants : ils ressemblent à ceux qui existaient entre toi et tes parents. Bien entendu, tout cela est inconscient. Nous voulons recréer un état de bonheur total où nous étions aimés inconditionnellement (ou du moins, nous nous attendions à l'être). Nous oublions que notre relation à notre conjoint n'est pas censé être de nature parentale; elle est censé égalitaire. Et mature.

Dans ta lettre, tu mentionnes ceci "Je ne peux pas lui expliquer" (ta peur de t'attacher). Mais si, justement ! Un couple, c'est le partage, la mise en commun. Pas obligatoirement de tout, mais de beaucoup de choses. Les émotions que l'on éprouve l'un envers l'autre devraient, idéalement, faire partie du bagage de choses qui se partagent. C'est là l'essence-même du couple. Dire tes peurs à ton copain, c'est faire preuve d'ouverture et de courage. C'est lui signifier que toi aussi tu es prête à l'entendre à un autre moment. C'est lui donner l'heure juste en jouant la carte de la vérité.

J'entends que tu as perdu successivement trois personnes significatives de ton entourage et que ce fut très dur. Il est bien vrai que la vie humaine est faite d'une longue série de pertes. Il semble qu'il n'y ait aucun moyen de te prémunir contre les coups du sort, Andréa. Tout au plus peut-on apprendre à gérer notre chagrin lors du départ des êtres chers.

Les liens d'attachement ne devraient pas être mesurés en termes de trop ou trop peu, mais plutôt un terme de qualité. "Aimer de la bonne façon" est mieux que "être attaché beaucoup".

Je te suggère la lecture du livre "Heureux qui communique" de Jacques Salomé, aux Ed. Albin Michel.

Bonne chance, Andréa !

Georges-Henri Arenstein, Psychologue