Posté par Bagdad le 24-02-02
France
féminin
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Hello !
Dans une réponse rédigée a Immature, vous parlez du bienfait de la vulnérabilité... mais qui veut etre vulnérable? N'est-ce pas se mettre a la
merci des autres?

Je trouve ca très dangereux. Meme les gens qui nous aiment finissent immanquablement par nous faire du mal, alors je ne parle meme pas des autres. Je pense qu'être vulnérable signifie être dépendant émotionnellement des autres, mais vous dites également qu'il serait bien de "gérer" nos émotions plutot que de les refouler. Dans l'absolu, oui je suis d'accord. Or, dans la pratique, ça parait utopique. Chaque jour nous sommes confrontés à des problèmes émotionnels, des gens qui nous font mal, intentionnellement ou pas, et il faut bien nous prémunir contre ça, non?

J'ai toujours fui la vulnérabilité, pour etre plus forte, pour avoir moins mal, pour ne pas être émotionnellement dépendante de quelqu'un d'autre, qui pourrait me détruire aussi facilement que lorsqu'on écrase une fourmi entre deux doigts.

Je suis du genre à refouler ma tristesse, mes sentiments négatifs, et à exprimer librement ma joie. Car mes problèmes je les garde et je les résous seule, mais j'aime partager mes moments de joie (qui sont multiples). Je suis partie cette semaine au ski avec des amis. Le ski, c'est mon bonheur, et je n'arretais pas de m'extasier, de vanter la beauté du paysage, la chance que nous avions de pouvoir skier au soleil, ou bien dans la tempete. Une de mes amies m'a demandé de calmer ma joie, elle m'a dit que ca la dérangeait que je soit si expansive.

Alors je me demande... si les gens n'aiment pas que l'on montre notre joie, comment vont-ils apprécier qu'on affiche notre tristesse? Vous savez la plupart des gens sont tres egoistes, a commencer par moi. Je tente de changer, j'aime ecouter les autres (problèmes ou moments heureux) mais je ne parle pas de moi, car je sais que ca va les ennuyer. Je remarque que les gens aiment parler de leurs problèmes alors je les ecoute et je tente de les aider. Meme si je ne peux pas les aider de façon pratique, ils sont toujours heureux de parler. Quand il s'agit du contraire, soudainement, plus personne n'est la. Mais c'est la vie, et je n'ai pas a me plaindre, je sais que je peux au moins compter sur moi meme.

Je suis désolée, ce message est long et confus, je n'attends donc pas de réponse. J'ai beaucoup d'idées, d'opinions dans la tête. Parfois, écrire m'aide a les mettre au clair. Avec un peu de chance, peut-être que quelqu'un lira ce message. =o)

Bonne et heureuse journée, et souriez à la vie, qu'il pleuve, vente ou neige car dans chaque goutte, chaque rafale de vent, chaque flocon de neige et chaque rayon de soleil, vous retrouvez la même sensation: la joie de vivre.

Réponse à Bagdad (Vulnérabilité et émotion)
24-02-02

Bonjour Bagdad,

Vous avez partiellement raison : être vulnérable, c'est être susceptible d'être attaqué et d'être blessé.

Et dans le domaine émotif, c'est une position de force et non une position de danger. En effet, être vulnérable aux émotions, c'est d'abord et avant tout accepter d'en avoir, de les éprouver, de les vivre. Après, nous sommes apaisés.

Ceci par opposition à celui qui se cache derrière un masque, ou une armure, et qui accumule des tensions, même s'il affiche un visage souriant. Celui-là sent de moins en moins…et peut-être un jour il ne sentira plus rien. Et ce sont les gens qui ne sentent rien qui sont les plus malades.

Vous dites que vous "gardez vos problèmes" et que vous les "résolvez seule". Vous pouvez faire le choix de ne pas raconter vos. Les spécialistes s'entendent sur le principe qu'il est préférable de les exprimer (et il y a plus d'une façon de le faire) afin, entre autres choses, de ne pas accumuler, à l'intérieur de soi, des situations inachevées et des toxines.

Le fait que les gens autour de vous apprécient ou non votre joie ou votre tristesse est bien secondaire. Si cela dérange votre amie que vous soyez expansive dans votre joie, elle peut aussi faire le choix de ne pas vous côtoyer. En effet, vous n'êtes pas là pour satisfaire ses désirs mais bien pour satisfaire les vôtres. L'authenticité comporte ce risque : déplaire. Et quoi que vous fassiez, vous allez déplaire à quelqu'un…

Alors : vive l'expression de soi!

Bien à vous.
Georges-Henri Arenstein
Psychologue