Réponse à: C-MINUS (l'émotion)

Surnom: C-MINUS
Pays: Canada
Sexe: masculin

Allo !

Moi ça serait pour avoir de l'information sur l'émotion. J'aimerais connaître le plus de choses possible. J'aimerais bien que vous m'aidiez.

Merci.

Bonjour C-Minus,

Des informations sur l'émotion ?? Le plus de choses possibles ??

Des livres entiers ont été écrits à ce sujet ! Vous comprendrez qu'il est vraiment très difficile de vous donner le maximum d'informations en seulement quelques lignes.

Il faut savoir que le mot «émotion» vient du latin ex-motus (mouvement en dehors de). Une émotion est donc une force qui nous projette en dehors de nous-même, ce qui nous fait faire une sorte de voyage vers la périphérie. Nous sommes é-mus (mus hors de nous). Un peu plus tard, nous revenons dans notre centre. Mais si notre émotion est coupée, empêchée, nous revenons plus vite dans notre centre. C'est bien, mais il en résulte une situation inachevée . l'émotion n'ayant pas été vécue complètement. Et cette situation inachevée laissera des marques, parfois à long terme, dans le corps sous forme de tensions musculaires. Ces dernières peuvent être travaillées et dissoutes par des interventions psychothérapeutiques appropriées.

Aaaah ! Les émotions ! Nous vivons chaque minute dans le monde des émotions et nous les connaissons si mal. Le sel de la vie ? Le piquant de l'existence ? Nous voulons tous jouir des émotions agréables et nous voulons que les émotions désagréables nous soient épargnées ! Est-ce réaliste ? Et en cas d'émotion que faire ?

Voici quelques questions fréquemment posées sur les émotions, questions accompagnées de quelques réponses brèves.

1. Quelle est la définition d'une émotion ?

Une émotion est un état affectif caractérisé par une agitation passagère qui éloigne la personne temporairement de son centre.

2. Que veut dire l'expression « être en contact avec ses émotions » ? Est-ce souhaitable d'être en contact avec ses émotions ?

«Etre en contact» avec ses émotions revient à dire que la personne ressent et identifie correctement les émotions qu'elle éprouve; c'est très souhaitable et cela peut s'apprendre.

3. Pourquoi certaines personnes éprouvent-elles des difficultés à vivre leurs émotions ? Que peuvent-elles faire ?

Certaines personnes ont enfoui leurs émotions au plus profond d'elles-mêmes. Elles se sont «cuirassées» afin de ne plus rien sentir ou presque. Elles peuvent réapprendre à vivre leurs émotions pleinement par des approches et techniques appropriées (bioénergie, psychothérapie corporelle intégrée, massages, rebirth, etc.).

4. Quelle est la différence entre «émotion» et «sentiment» ?

Une émotion est un état passager (quelques minutes) accompagné de modifications physiques dans le corps (crispations musculaires, modification de la respiration, transpiration, rougeurs, etc.). Un sentiment est un état plus durable et n'est pas accompagné de ces manifestations.

5. Quelles sont les émotions les plus fréquentes ?

Il y a cinq émotions de base : la peur, la tristesse, la colère, la joie, la culpabilité. Il existe d'autres émotions (la jalousie, la haine, etc.) qui sont soit des intensifications ou des combinaisons de ces cinq émotions de base.

6. Dans notre société il n'est pas bon de trop montrer ses émotions. D'où vient cette attitude ?

Les émotions dévoilent un aspect de notre moi et dévoile qui nous sommes. Devant la crainte de cette mise à nu, les manifestations émotives sont devenues un sujet tabou.

7. Beaucoup de parents tentent de réprimer les émotions de leurs enfants; quelles sont les conséquences à long terme de cette attitude ?

Une émotion qui ne s'exprime pas s'imprime dans le corps sous forme de tensions musculaires (parfois permanentes) et sous forme d'irrégularités respiratoires. Il est malheureux que certains enfants aient à réprimer leurs émotions : cela peut conduire à des désordres divers (troubles émotifs, troubles du comportement, problèmes de sommeil, d'appétit, de communication, etc.).

8. On a parfois tendance à confondre « émotion » et « comportement ». Faites-vous bien la différence entre ces deux termes ?

La tristesse est une émotion. Pleurer est le comportement le plus souvent associé à la tristesse. Il importe de ne pas confondre les deux : un enfant à droit à la colère (émotion) mais il n'est pas approprié que cette colère s'exprime par la violence (comportement).

9. Lorsqu'un de nos proches ou un étranger vit une émotion intense, quelle est la meilleure attitude à adopter ?

Les paroles sont rarement utiles. Une qualité de présence, un doux sourire, serrer la main, sont des gestes adéquats. Quelques paroles de support («Je suis avec toi» .) ou de reflet («Oui, c'est une expérience assez dure») sont aussi appropriées mais il convient d'éviter les discours et les raisonnements.

10. Éprouvez-vous des difficultés avec vos émotions ? Par exemple, mangez-vous vos émotions ? Quelles autres difficultés peuvent surgir ?

Si vous éprouvez des difficultés à bien canaliser vos émotions, c'est que vous n'avez pas appris à le faire. Respiration, concentration, communication saine, etc., permettent de mieux gérer les émotions. Cela peut s'apprendre.

11. Préférez-vous vivre vos émotions tout seul ou préférez-vous vous confier à quelqu'un ? Pourquoi ?

Chacun vit ses émotions comme ça lui plaît. Il n'existe pas de «façon» meilleure qu'une autre . en autant que les interlocuteurs ne soient pas blessés par les comportements qui résultent des émotions mal vécues.

12. Etre ému lorsqu'on est témoin d'une émotion d'autrui, c'est être trop sensible. Que pensez-vous d'une telle affirmation ?

C'est faux. Notre émotion est une résonance, un retentissement qui parle de notre empathie envers la personne qui est émue, mais il ne s'agit pas d'une sensibilité excessive.

13. La maturité se caractérise par l'apaisement des émotions. Que pensez-vous d'une telle affirmation ?

Exact. La maturité psychoaffective entraîne à la longue un apaisement des émotions. La personne reste sensible, mais les fluctuations émotives deviennent plus faibles et les sentiments gagnent en importance.

Bonne chance, C-Minus !

Georges-Henri Arenstein, Psychologue