Posté par juju
france
féminin
30
non
sérieux

Bonjour.
J'ai trente ans et ma vie est tourmentée depuis que j'ai realisé que je vivais la vie que mon pere veut pour moi. Il la dirige en quelque sorte, pour notre bien (j'ai une soeur). J'ai un travail que je ne supporte plus (on travaille en famille), et
des que j'ouvre ma bouche pour lui dire que j'en ai raz le bol, que je voudrais partir il me rend coupable de tout! c'est mes erreurs du passé, du present et du futur alors que ce sont des erreurs personnelles qui ne le concerne pas.

Il me rend coupable en me disant qu'il a tout sacrifié pour nous et meme en lui disant qu'on ne lui a rien demandé, il ne m'entend pas, il ne m'ecoute pas. Je voudrais partir vivre avec l'homme que j'aime, mais ca ne se fait pas dans la famille, non pas que ca ne se fase pas, mais c'es un peu tabou, il faut suivre le chemin qu'on a tracé pour nous...

Pourtant nous ne sommes ni religieux ou autre, mais c'est tellement ancré en moi que je culpabilise rien qu'en imaginant mon depart.

Mais je suis decidée cette fois, je ne supporte plus ce cocon, je ne supporte plus qu'on me dicte ce que je dois faire, je veux vivre! et meme si je fais "des erreurs" ca ne sera pour moi que des experiences a vivre comme tout les gens "normaux"'. Je dois partir bientot, j'ai tout programmé sauf que je ne sais pas comment lui dire, s'il faut le lui dire ou partir comme ca, car je sais sa reaction, il me culpabilisera, me reniera peut etre et ne "m'entendra pas".

merci de m'aider

Réponse à Juju (je ne vis pas la vie que je voudrais)

Bonjour Juju,
Il semble que vous soyez très lucide relativement à votre situation par rapport à votre famille. Votre vie a été dirigée par votre père et vous êtes prête, maintenant à voler de vos propres ailes. Cette démarche vous apparaît difficile car elle sera, selon vos propres dires, assortie de sentiments de culpabilité.

Je ne sais quoi vous dire sinon que la culpabilité sera bien au rendez-vous et que vous aurez à traverser cette phase, de préférence avec le soutien des proches (l’homme que vous aimez, quelques amis, un psychothérapeute). Je présume que quelques semaines de culpabilité valent bien une nouvelle orientation de vie qui correspond à vos goûts et aspirations profondes.

Peut-être que votre père ne vous approuvera pas. Eh bien vous aurez à faire l’effort d’avancer sans son approbation. Peut-être qu’il ne vous entendra pas. Là-aussi, l’effort que vous aurez à faire consistera à avancer sans son écoute.

Comment lui dire ? En parlant de vous et de vos besoins, bien sûr. Peut-être passerez-vous pour une égoïste ou une ingrate, mais qu’importe. Je vous invite à essayer, dans la mesure du possible de ne pas vous laisser démolir par de telles accusations, l’attitude de votre père témoignant de sa propre souffrance intérieure.

Bon envol et bien à vous,
Georges-Henri Arenstein Psychologue