Posté par Popof
Belgique
masculin
Bonjour l'Equipe,

J'ai 40 ans et suis marié depuis 1985. En 17 ans de mariage je crois ne jamais avoir reçu de témoignage d'affection de mon épouse. Epouse que j'aime et respecte toujours. Les bisous, les caresses, elle a horreur de çà. J'évite donc dans donner car je suis alors repoussé.

D'un autre côté moi j'ai besoin de cette tendresse, de me faire cajoler dans ses bras. Malgré les 17 ans de vie commune c'est le vide amoureux complet. Nos rapports intimes sont limités à 3 par an au grand maximum, de plus ils sont fait à la va vite, superficiels, toujours les week-end et de préférence le dimanche. Ne me demandez pas pourquoi c'est ainsi.

De la tendresse elle est capable d'en donner car je crois que son chien reçoit une heure de caresse par jour, est toujours dans ses bras ou sur ses genoux. Ce n'est pas le stress qui lui procure ce malaise car elle travaille dans ma société, à la maison quand elle en a envie, et consacre énormément de son temps à des brocantes puisque tous les mardi, jeudi, samedi et dimanche elle s'y rend. Mais du temps pour son mari, elle
n'en trouve pas, ou plutôt oui 15 minutes par an.

J'ai l'impression d'être le boy de service car à part m'occuper des enfants (trajets école, activités sportives...), du souper (tous les soirs), jardin et autres corvées je ne vois vraiment pas pourquoi elle s'est mariée si ce n'est profiter de moi. Quand je vois certaines femmes d'amis intimes qui entourent leur mari de gentillesse, d'affection, d'amour tout simplement, j'ai honte d'exister. Chaque jour, je me dis que cette situation va changer ou s'améliorer, c'est d'ailleurs cette espérance qui me donne la force de rester au foyer et surtout la force de rester fidèle. Mais finalement les années passent et se ressemblent et à 60 ans je tiendrai toujours le même discours.

Peut on vivre sans amour?

Merci de vos conseils précieux.

Bonjour Popof,

Commençons par la fin si vous le voulez bien. «Peut-on vivre sans amour?» demandez-vous. Assurément, la réponse est positive puisque c'est ce qui vos arrive. Il semble même que vous vous employez activement à démontrer, depuis 17 ans, la véracité de cette affirmation.

Votre message décrit combien votre épouse est avare de tendresse à votre endroit. C'est là une situation malheureuse et décevante pour vous, j'en conviens. Cependant, rien ne semble avoir changé en 17 ans de vie commune, mais vous l'aimez et vous la respectez toujours! Je comprends donc que vous aimez et respectez celle qui vous prive de ce dont vous avez le plus besoin (vous faire cajoler dans ses bras)

Vous êtes-vous déjà posé la question à savoir s'il était possible que vous répétiez une histoire ancienne? Comment votre mère agissait-elle à votre endroit? Est-il possible que, étant enfant, vous ayez vu «certaines mamans d'amis intimes entourer leur enfant de gentillesse, d'affection et d'amour» mais pas la votre entourer son propre fils (vous-même) de la tendresse dont il avait tant besoin?

Il peut arriver que les hommes n'ayant pas réussi à «faire fondre» leur mère, tentent de «faire fondre» leur épouse. Évidemment, le fait d'avoir choisi une personne peu douée pour l'affection rend l'opération d'autant plus ardue sinon impossible («les années passent et se ressemblent, et à 60 ans, je tiendrai toujours le même discours»).

On en peut que constater -et déplorer- qu'après avoir subi le statu quo pendant 17 ans de mariage, vous ayez encore espoir que votre épouse change demain. Pourquoi diable changerait-elle si elle a un boy de service qui s'occupe de tout et qui s'accommode très bien de la situation? Votre interrogation «...je ne vois pas pourquoi elle s'est mariée si ce n'est pour profiter de moi» est compréhensible, mais que diriez-vous d'appliquer cette question à vous-même : «Je ne vois pas pourquoi je me suis marié avec elle si ce n'est...» et de tenter d'y répondre.

Et que diriez-vous, en finissant, de remplacer «Peut-on vivre sans amour?» par « Est-ce que MOI, JE peux vivre sans amour?».

Je vous souhaite une réflexion salutaire.

P.S. Êtes-vous conscient que, non content de vous sentir le boy de service, vous avez choisi le nick du clown de service, Popof, le clown russe le plus célèbre de l'histoire du cirque.

Bien à vous.
Georges
Psychologue