Réponse à: SOPHIE-ANNE (2) (se trouver une passion dans la vie)

Surnom: SOPHIE-ANNE (2)
Pays: France
Âge: 27
Sexe: féminin

Bonjour a tous!

Je pense que vous devez avoir beaucoup de travail en ce retour de vacances, mais je me permets néanmoins de vous réécrire, car, depuis ma première lettre, ma situation a changé, mais hélas pas dans le bon sens : j'ai perdu mon travail depuis deux semaines et par la même occasion les amis que je m'y étais faits. Depuis ce temps, je suis chez moi et la solitude me pèse.

Je suis désolée de vous avoir écrit une lettre aussi longue le mois dernier, j'ai certainement dû abuser de votre temps, mais il est vrai que tous ces problèmes m'obsèdent depuis plusieurs mois. J'essaye, avec l'aide de ma psy, de les résoudre et de pouvoir accéder à plus de bonheur et d'épanouissement, mais ce n'est pas facile, même s'il y a eu des progrès.

Voilà : la question que je me pose est la suivante : comment fait-on pour se découvrir une passion dans la vie, et pour savoir dans quel genre de métier on pourrait se sentir bien ? Car dans ce domaine, en ce qui me concerne, c'est le flou total. J'ai déjà subi de nombreux échecs, tant sur le plan des études que de la vie professionnelle, car j'ai souvent effectué de mauvais choix. J'ai fini par perdre toute confiance en moi et en mes capacités. J'ai l'impression de n'être douée pour rien et je n'ose plus rien entreprendre, de peur de me tromper une fois de plus.

Ce qui complique la situation, c'est que mon métier actuel ne me plaît pas du tout, et que certains de mes collègues me disaient que je n'étais vraiment pas douée! Lors de mon contrat précédent, mon chef ne ménageait pas ses mots pour me faire comprendre qu'il me trouvait incapable. Je trouve que c'est très dommage, car on me dit intelligente. Mon rêve serait de faire de bonnes études pour améliorer ma situation, mais je ne sais pas dans quel domaine.

Depuis plusieurs mois, je me torture l'esprit tous les jours pour essayer de me trouver un avenir qui me stimule et qui me motive, mais malheureusement, je ne vois pas de solution pour l'instant. Je me dis qu'il faut absolument que j'agisse, mais je n'ose plus rien faire, et j'ai honte de mes échecs. Peut-être pouvez-vous me dire comment y voir plus clair et pouvoir enfin aller de l'avant dans une vie qui serait faite pour moi et ou je me sentirais bien. Ma psy m'a donné l'adresse d'un organisme d'orientation professionnelle, mais je n'ai pas très envie d'y aller, car je l'ai déjà fait plusieurs fois, et les conseils qu'on m'y a donnés ne m'ont pas aidée.

Si vous pouvez m'aider, votre avis me serait très précieux, car je me sens de plus en plus nulle et incapable, et j'ai l'impression que je ne trouverai jamais. J'ai vécu une adolescence difficile, et ce qui me faisait espérer à l'époque était de me dire que plus tard, je serais plus heureuse. Je suis tellement triste et déçue que ce ne soit pas le cas! Je me sens trahie.

Juste une question encore : dans l'une de vos réponses, vous parlez de Q.E et de Q.S. en disant que ces deux quotients sont plus importants pour réussir sa vie que le Q.I. Or j'ai l'impression que les miens ne sont vraiment pas fameux. Ai-je une chance de réussir quand-même? Puis-je les améliorer?

Je vous remercie pour l'attention que vous voudrez bien accorder à ma lettre. Encore une fois, ce que vous faites est formidable!

Sincères salutations,

Bonjour Sophie-Anne,

Merci pour votre lettre et vos bons mots relativement à notre travail.

Vous semblez vivre une sorte de paralysie consécutive à vos échecs passés. La honte vous assaille et vous vous torturez les méninges dans un état d'impuissance totale. Ceci doit être dur à vivre et la stagnation qui en résulte doit être peu propice à votre épanouissement.

J'ai l'impression que vous obéissez à une vieille «loi personnelle» qui vous conditionne à l'échec. Avec l'aide de votre psy, vous pourriez apprendre à dissoudre cette vieille loi et à vous réconcilier avec votre adolescence difficile. Ceci ferait que vous cesseriez enfin de croire à ces idées négatives que vous avez «introjectées» (avalées) étant petite.

Le quotient émotionnel et le quotient social font beaucoup parler d'eux depuis plusieurs années. Ils s'avèrent être plus utiles pour «réussir» sa vie selon certains chercheurs . mais la réussite est un concept élastique. La clé consiste à se diriger vers son domaine ou ses domaines de force . et d'y croire. Comment savez-vous que votre Q.E. et votre Q.S. ne sont pas fameux ? Il n'existe pas d'instrument de mesure satisfaisant pour ces deux quotients, chacun peut donc les adapter à sa vie en faisant preuve de créativité et d'originalité. Bien sûr que oui, vous pouvez les améliorer ! Je vous invite à lire les derniers livres de Daniel Goleman à ce propos : «L'intelligence émotionnelle» en deux volumes.

Sophie-Anne, je vous souhaite de trouver votre voie très bientôt.

Bien à vous,

Georges-Henri Arenstein, Psychologue