À partir de dimanche, le 15 avril, les conducteurs de 21 ans et moins devront respecter la règle de zéro alcool au volant, peu importe la classe de leur permis (véhicule de promenade, motocyclette, cyclomoteur, véhicule lourd, autobus, etc.). Jusqu'à maintenant, seuls les détenteurs de permis d'apprenti conducteur ou de permis probatoire étaient soumis à cette règle. Une telle politique est en vigueur dans quelques provinces canadienne (Ontario, Manitoba, Nouveau-Brunswick) et dans une trentaine d'États américains.

Selon les chiffres de la Société de l'assurance automobile du Québec (SAAQ), dans la tranche d’âge de 20 à 21 ans, 47 % des conducteurs décédés à la suite d’un accident dépassaient la limite du 0,08 mg/l d’alcool (et 56% avaient une présence d'alcool dans le sang), comparativement à 32 % qui dépassaient la limite chez les 35 à 44 ans.

Pour un taux d'alcoolémie semblable, mentionne la SAAQ, les jeunes conducteurs présentent un risque d'accident mortel plus élevé que les conducteurs plus âgés, selon une étude réalisée par la Fondation de recherches sur les blessures de la route au Canada (FRBR).

Les sanctions prévues pour les conducteurs fautifs sont les mêmes que pour les titulaires d'un permis d'apprenti conducteur ou d'un permis probatoire. Leur permis sera immédiatement suspendu pour une période de 90 jours. S'ils sont déclarés coupables, ils verront 4 points d'inaptitude inscrits dans leur dossier de conduite et devront payer une amende de 300 $ à 600 $. Si leur alcoolémie dépasse 80 mg / 100 ml de sang, ils pourront être poursuivis en vertu du Code criminel. S'ils sont déclarés coupables, ils seront soumis à d'autres mesures et sanctions.

Pour les conducteurs de plus de 21 ans aussi, rappelle le site internet de la SAAQ, des poursuites criminelles peuvent être intentées contre une personne dont l'alcoolémie est inférieure à 80 mg /100 ml car le Code criminel interdit la conduite d'un véhicule lorsque la capacité de conduire est affaiblie par l'effet de l'alcool ou de la drogue.

Les jeunes de 16 à 24 ans ne détiennent que 10 % des permis de conduire, mais sont impliqués dans près du quart des accidents avec dommages corporels. En 2009, les jeunes de 16 à 24 ans ont commis 40 % des infractions pour excès de vitesse de plus de 45 km/h au-dessus de la limite permise et 49 % des infractions pour excès de vitesse ou action imprudente. La situation semble toutefois s'améliorer, une baisse de près de 41 % du nombre de jeunes ayant perdu la vie dans des collisions ayant été constatée de 2010 à 2011.

D'autres mesures mises en œuvre au cours des dernières années par Québec sont les cours de conduite redevenus obligatoires en janvier 2010 et un régime de points d'inaptitude beaucoup plus sévère pour les conducteurs de moins que 25 ans depuis la mi-juin 2011.

La Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) entend contester la nouvelle mesure qui irait à l’encontre de la Charte canadienne des droits et libertés en raison de la discrimination par l’âge.

Psychomédia avec source: SAAQ, Radio-Canada, Métro Montréal Tous droits réservés.