Consommer de l'alcool à un jeune âge augmenterait le risque de dépendance (alcoolisme), selon une étude française publiée dans la revue Neuropharmacology.

Mickaël Naassila et ses collègues de l'Institut national français de la santé et de la recherche médicale (INSERM) ont étudié, chez le rat, les effets à long terme des intoxications alcooliques répétées à l’adolescence sur la prédisposition et la motivation à consommer de l’alcool pouvant créer une addiction à l’âge adulte.

Les intoxications répétées à l’adolescence, alors que le cerveau n’a pas fini sa maturation, entraînaient une plus grande consommation d’alcool à l’âge adulte et provoquaient des modifications neurologiques à long terme.

Les rats adultes exposés à des ivresses alcooliques tôt dans l’adolescence étaient plus vulnérables à l’alcool, faisant preuve d’une motivation excessive pour en obtenir. Ils étaient moins sensibles aux propriétés aversives et spécifiques de l’alcool.

Ils présentaient aussi des modifications cérébrales. Une sous-région du noyau accumbens, (zone qui joue un rôle important dans le comportement addictif) était moins réactive, à long terme, à une ré–exposition à l’alcool.

Bien que l'étude ait été menée chez le rat, ces résultats suggèrent que les intoxications alcooliques répétées à l’adolescence (qui miment le "binge drinking" c'est-à-dire une consommation massive et rapide) peuvent rendre les adultes plus vulnérables à l’alcool et induire des neuro-adaptations à long terme.

Cette étude a été menée dans le cadre du projet européen AlcoBinge. L’addiction à l’alcool concernerait environ 5 millions de Français. Il est aujourd’hui très préoccupant de constater que la consommation d’alcool se banalise de plus en plus chez les plus jeunes, développant des pratiques dangereuses telles que le « binge drinking » (boire massivement et très rapidement).

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