Le Mouvement pour le droit et le respect des générations futures (MDRGF) et le réseau Action citoyenne pour les alternatives aux pesticides (ACAP) organisent la 4e édition de la "semaine sans pesticides" du 20 mars jusqu'au 30 mars.

La France est le premier consommateur européen de pesticides, et troisième mondial, avec 76.000 tonnes épandues en 2008. En Europe, 50% des fruits, légumes ou céréales sont pollués par des résidus de pesticides rapportent l'ACAP et le MDRGF; 349 pesticides différents contaminent l’ensemble des végétaux vendus dans l’Union européenne. Plus de 8% des aliments contiennent des pesticides à des doses supérieures aux limites maximales en résidus autorisées par l'Union européenne, selon la dernière étude réalisée par la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF).

Par ailleurs, 96% des eaux superficielles et 61% des eaux souterraines en France sont polluées par les pesticides.

Le terme de pesticides recouvre les herbicides ou désherbants, les fongicides et les insecticides, indique l'Agence française de sécurité sanitaire de l'environnement et du travail (Afsset). Les pesticides sont majoritairement employés dans les exploitations agricoles, mais aussi dans les espaces verts, les forêts, les maisons...

Comment consommer le moins possible de pesticide? En lavant les fruits et légumes. Il vaut mieux cuire à la vapeur qu'à l'eau. Pour les aliments comme le chou, la laitue,... il est préférable de retirer les feuilles externes et le trognon. L'épluchage réduit beaucoup les risques, mais retire aux aliments certaines de leurs vertus nutritionnelles. Plus le temps de stockage est long, plus les pesticides migrent de la peau vers le fruit, explique François Veillerette, président du MDRGF. La pomme peut ainsi être contaminée jusqu'à 5 millimètres sous la peau du fruit, indique-t-il.

"Manger bio reste la voie royale", selon M. Veillerette. D'autres moyens de production existent, comme l'agriculture raisonnée, ou les systèmes de production intégrés, entre l'approche conventionnelle et l'agriculture biologique. "Les producteurs de légumes se sont engagés avec l'INRA pour favoriser ces systèmes de production", indique de son côté Philippe Lucas, directeur de recherche à l'INRA.

Le plan Ecophyto, annoncé en septembre par le ministre de l'agriculture, prévoit la réduction "si possible" de 50 % de pesticides en agriculture d'ici à 2018.

"Mais la voie alimentaire n'est pas la principale exposition aux pesticides", rappelle Jean-François Narbonne, professeur de toxicologie à Bordeaux-I.

Point positif, l'utilisation de pesticides a été réduite de 90 % depuis quinze ans dans les espaces verts parisiens. Certaines communes ont entamé des démarches vers le zéro pesticide.

De nombreux problèmes de santé sont induits par les pesticides. Outre les risques d’intoxication aiguë qui ne sont pas négligeables, le plus inquiétant demeure l’intoxication chronique : problèmes d’infertilité ou de développement, risque accru de développer certains cancers, affaiblissement du système immunitaire, perturbation du développement neurologique et comportemental, etc.

Psychomédia avec sources:
Le Monde
semaine-sans-pesticide.fr